Il n'en reste plus que trois en France. Trois irréductibles qui défendent leur métier avec passion. À Lyon, j'ai rencontré l'un d'eux, Patrice de Bonneval, herboriste et fondateur de l'École lyonnaise des plantes médicinales & savoirs naturels. Une figure à la tête d'une bonne équipe !
C'est un peu David contre Goliath: il a fallu à Patrice de Bonneval une bonne dose de courage et de ténacité pour sauvegarder son officine et son beau métier. Mais, de ses batailles, il ne parlera point ou si peu. En revanche, l'homme est intarissable sur les bienfaits des plantes ! Et pour cause, son herboristerie, avec celle de Pierre et Gilles Corjon à Grenoble et du Palais Royal à Paris, sont les seules rescapées du pays puisque, officiellement, les herboristeries n'existent plus depuis 1940 ... De nos jours, seuls les pharmaciens ont le monopole de la vente des plantes médicinales. Peut-être sa vocation est-elle venue au hasard d'une rencontre sur la plage de Saint-Gilles-Croix-de-Vie : "J'avais 20 ans et, un jour, je me suis retrouvé face à ce vieux monsieur qui vendait quelques plantes dans un panier attaché sur le dos de son âne ; je lui ai acheté un "Manuel de l'herboriste" ». « L'herboristerie de Bonneval existe depuis 1872 »,raconte son propriétaire qui l'a rachetée et lui a donné son nom en 1978, perpétuant ainsi la tradition ancestrale. Et pour ceux qui aiment les plantes, cette jolie boutique des quais du Rhône est une véritable caverne d'Ali Baba. Il y a, bien sûr, des rangées de plantes séchées, dans leur sachet, sagement alignées sur les étagères ou bien rangées en vrac dans des tiroirs. Et, derrière le comptoir où trône une balance, on aperçoit quantité de flacons bleus renfermant des eaux florales de bleuet ou de rose, ainsi que des petit pots de baumes - le tout fabriqué sur place.
Eau de Sainte-Rita et baumes La star de l'herboristerie, c'est l'Eau de Sainte-Rita, « un produit venu du Moyen-Age, dont l'originalité est son action sur les glandes endocrines, ainsi que sur les 5 organes (poumons, cœur, rate/pancréas, foie et reins), explique le pharmacien, avouant avoir dû "embêter un peu M. Verger, magnétiseur à Vincennes, pour obtenir la formule de ce véritable élixir holistique. » Sur l'étagère d'à côté, ce sont des baumes "maison" qui tiennent la vedette : celui de la paix contenant du camphre, du menthol, de la cire d'abeilles et diverses huiles essentielles ; et celui des moines à appliquer sur les brûlures et autres problèmes cutanés. Les granules de marjolaine, quant à eux, recommandés en cas de stress ou de sommeil perturbé, ont du succès aussi. « Notre réputation tient au fait que nous sommes à l'écoute de nos clients, précise Patrice de Bonne-val. Ici, on entend les gens, on les comprend. " Ses trois employés, Céline, Gilles et Éva, sont sortis de l'École lyonnaise des plantes médicinales et des savoirs naturels que l'entreprenant pharmacien a fondé il y a 30 ans. Aujourd'hui, c'est environ mille élèves que I'ELPM forme chaque année aux métiers d'herbaliste, de conseiller en pro-duits naturels, phytothérapie fami-liale et aromathérapie.
Herbaliste
Herbaliste ? Kesako ? « Cela veut dire ... herboriste en anglais ! lance Céline Ussel qui exerce à mi-temps après avoir suivi le cursus de 3 ans à l'École des plantes. je voulais être préparatrice en pharmacie, mais un grave accident m'a obligée à dépo-ser ma blouse blanche. j'accom-pagne désormais les gens différem-ment en exerçant ce métier et celui de naturopathe. Nous recherchons ensemble ce qui ne va pas."
Les plantes du magasin viennent de la Drôme, d'Auvergne et de petits cueilleurs disséminés dans le pays; d'autres, plus exotiques, comme le santal, l'hibiscus ou le gingembre, sont importées. L'herboristerie est également spécialisée dans les mélanges d'huiles essentielles. «j'ai appris sur le terrain, tout seul, rappelle l'ancien professeur de yoga. À l'époque, il n'y avait rien. Ma seule référence, c'est le Dr. Valnet. Et aussi Maurice Mességué et Rika Zarai; des pionniers en matière d'utilisation de plantes et de remèdes naturels. » Patrice de Bonneval se désole que la botanique ne soit presque plus enseignée en fac : " De nos jours, les futurs pharmaciens apprennent à reconnaÎtre 30 ou 40 plantes tout au plus, regrette-t-il. La phytothé-rapie n'est pas vraiment prise au sérieux. "
Épidémies et éthique
L'herboristerie vit aux rythmes des saisons. « Nous sommes plus occupés en hiver, constate Céline. De septembre à mars et lors d'épidé-mies de grippe, par exemple, nous préparons beaucoup de mélanges d'huiles essentielles en spray, alors que les mois d'été sont plu-tôt consacrés aux cosmétiques, à l'amaigrissement, aux piqûres d'in-sectes ... Ce qui est sûr, c'est que nous, à force d'inhaler des plantes toute la journée, nous sommes im-munisés ! En revanche, quand nous ne nous sentons pas bien, nous ne faisons pas de préparation » assure-t-elle. Toute l'année, les herbalistes conseillent aussi les personnes à la recherche de remèdes pour soula-ger les effets secondaires de traitements lourds.
Autonomie & ressenti
Mais, le véritable but de Patrice de Bonneval, c'est « que les gens redeviennent autonomes et amoureux de la terre. Qu'ils aient un peu de sauge, de menthe, de thym et quelques orties dans leur jardin pour faire leurs tisanes ! Il y a, il est vrai, une forte demande de produits naturels, mais nombre de petits maux peuvent aisément être soula-gés grâce à quelques plantes. "
L'autre vrai souhait de l'herboriste est que nous retrouvions tous notre ressenti. Utopique ? Espérons que non!
MADE IN NORD LE CHICON ESSAIE DE SE FAIRE UNE PLACE DANS LES ASSIETTES
Manger local et de saison dans le Nord • Pas-de-Calais peut sembler de prime abord peu sexy. En ce moment on a surtout le choix entre la pomme de terre et l'endive. Si la première, sous forme de frites par exemple, peut être très populaire, il n'en va pas de même pour ce pauvre chicon. Selon l'INSEE les ménages français en consomment seulement 5,9 kilos par an, contre 18,5 pour la pomme, par exemple. La rédaction s'est pris de pitié pour ce légume ch'ti et relève le défi du relooking. Revue des bonnes raisons de chanter Endives, je vous aime ... •
LE CHICON N'EST PAS CHER • 80 % de la production française se fait au Nord du bassin parisien •, indique Cathe-rine Decourcelle, présidente de l'association de l'association de producteurs d'endives de France (APEF). Or les Nordistes n'avalent pas tout et " il est constaté partout que la consommation baisse ", appuie Cathe-rine Decourcelle. Du coup " le prix de vente n'a pas décollé depuis dix ans ", autour d'1,50 euro le kilo
LE CHICON EST CH'TI Le made in France est en vogue. Pourquoi pas le made in Nord ? Manger des endives, c'est encourager une filière qui emploie di-rectement quelque cinq mille personnes dans la région, et autant en indirect. D'autant que l'identité ch'ti du produit " fait rigoler ", constate Catherine Decourcelle, mais ne fait pas vendre. Contrairement à la Bretagne, qui parvient bien à communiquer sur l'identité régionale forte de ses produits.
LE CHICON EST BON " Beaucoup ont des préjugés sur les endi-ves. C'est parce qu'ils les ont goûtées à la cantine, souvent mal égouttées ", commente notre endivière. Cette dernière conseille pour les réconcilier avec le légume de l'utiliser à la place des oignons, dans une tartiflette, par exemple. C'est-à-dire les faire revenir avec un peu de matière grasse avant de mettre les pommes de terre et le reblochon (ou le maroilles, pour une variante régionale).
Nous voici en plein Moyen Âge, en Provence, avec une passionnante étude sur l'histoire du livre en milieu cathédral -dans les provinces d'Aix et d'Arles. L'auteur a limité son étude à la période s'étendant du XIII• siècle à 1530, date où la production de livres imprimés prend le pas sur la production de livres manuscrits. Qu'est-ce qu'une bibliothèque de cathédrale au acheter un livre au X111• siècle? Comment se répartissaient les disciplines du savoir? (...)
Forme. Que l'on y fasse des bulles ou que l'on y joue au sous-marin, voici l'art et la manière de savourer ce moment de détente
rien qu'à soi.
L'art du bain ne date pas d'hier !La reine Cléopâtre s'adonnait à ce plaisir et les Grecs comme les Romains le considéraient comme un acte du quotidien incontournable. Par la suite longuement délaissée car jugée immorale, cette pratique n'est revenue qu'au début du XXesiécle, avec l'arrivée de la salle de bain individuelle. Concurrencé par la douche aujourd'hui, le bain s'impose comme une parenthèse de détente dans nos vies modernes et stressantes. Plonger son corps darts une eau chaude permet en effet de soulager muscles, tendons et articulations et d'éliminer raideurs et tensions.Les règles d'or Pour profiter au mieux de votre bain, choisissez bien votre moment : jamais après un repas pour ne pas perturber la digestion.
L'idéal?Le soir, en rentrant du travail, avant le dû1er. Afm d'accroître la détente, favorisez une ambiance feutrée et apaisante avec des bougies, une lumière tamisée et, pourquoi pas, de la musique douce. Débranchez le téléphone, et assurez-vous de ne pas être dérangé.La température de l'eau ne doit pas dépasser 38°C : trop chaude, elle énerve et favorise les troubles de la circulation sangume.Au besoin, utilisez un thermomètre. Dans la baignoire, placez un coussin gonflable ou une serviette roulée sous votre nuque. Fermez les yeux,relâchez chaque partie de votre corps. Après 20 minutes environ,sortez progressivement de votre bain,séchez-vous et prolongez cet instant de relaxation en vous reposant quelques instants, bien emmitouflé dans un peignoir.Un instant personnalisé. En additionnant à l'eau une huile essentiel ou des sels, vous bénéficierez des multiples bienfaits des plantes sur l'organisme ! Des idées dans L'arl du bain, Miroslava Stankovic et Silvia Steidle (...)
Page Facebook : Trail CoachingRédigé le Lundi 10 juin 2013
Page Facebook : Trail Coaching
Coup de coeur pour cet ouvrage de Frédéric Brigaud, ostéopathe, consultant en biomécanique humaine, et concepteur de l'Empilement Articulaire Dynamique.
Cet ouvrage qui nous apprend à courir est destiné aux entraîneurs, préparateurs physiques, et à tous les passionnés de course à pied qui veulent analyser et comprendre la dynamique de leur foulée pour progresser et éviter les blessures. Certes, sa lecture nécessite de bonnes connaissances en anatomo-physiologie mais les nombreux exemples et exercices proposés font prendre conscience d'un geste plus juste, plus efficient, moins dispendieux.
Frédéric Brigaud sera présent sur le salon de l'Ultra Trail 2013 et donnera une conférence. Moi, j'y serai !!
Un livre de Frédéric Brigaud, ostéopathe et consultant en biomécanique, pour mieux comprendre l’ensemble de la gestuelle à adopter pour être plus performant et préserver son corps au fil des kilomètres. Il liste les erreurs à éviter pour ne pas se blesser, depuis la prise d’appui au sol, jusqu’à l’inclinaison des bras en passant par l’orientation de la hanche. Pour en savoir plus, cliquez ICI.
Magazines « Mains libres - physiothérapie, ostéopathie, concepts globaux » / Lu pour vous - juin 2013.Rédigé le Jeudi 20 juin 2013
Magazines « Mains libres - physiothérapie, ostéopathie, concepts globaux » / Lu pour vous - juin 2013.
Après un ouvrage consacré à la marche et la performance sportive en 2011, Frédéric Brigaud nous propose un nouveau livre qui traite cette fois-ci de la course à pied analysée des points de vue de la posture, de la biomécanique et de la performance.
Cet ouvrage expose, en effet, une approche pratique de la biomécanique de la course à pied, en montrant les interactions entre les bras, le bassin, les jambes et les pieds, depuis le balancement des bras jusqu’à la prise d’appui.
La course à pied avec une prise d’appui avant-pied semble devenir très « tendance » et cette technique met un œuvre une biomécanique très différente de la course à pied avec une prise d’appui par le talon et présente de nombreux atouts pour développer, stabiliser et potentialiser sa dynamique.
L’auteur approfondit son raisonnement biomécanique et propose un nouvel « interligne articulaire de torsion » au sein du pied qui met en évidence le rôle d’interface neutralisatrice de l’avant-pied et toute l’importance de cette prise d’appui avant-pied dans la pratique sportive dans un souci d’efficience et de préservation.
S’adressant aux sportifs, aux physiothérapeutes, aux ostéopathes, aux préparateurs physiques, médecins, podologues, etc,… cet ouvrage démontre comment passer d’une prise d’appui talon à une prise d’appui avant-pied et l’intérêt de cette biomécanique ; comment et pourquoi utiliser le haut du corps dans la course et son interaction avec les autres parties du corps, il définit la gestion de la posture dans la course à pied comme outil de prévention des entorses de cheville et de genou par l’activation du complexe de torsion.
Richement illustré de dessins réalisés par l’auteur lui-même, cet ouvrage est à lire par toutes celles et tous ceux qui souhaitent comprendre les pathologies de leurs patients qui pratiquent la course à pied.
http://www.runmygeek.com/Rédigé le Mercredi 17 juillet 2013
http://www.runmygeek.com/
L’auteur de La course à pied Posture, Biomécanique, Performance Frédéric Brigaud m’a gentiment fait parvenir son ouvrage que j’ai pu lire en récupération de mon ultra draille.
Comme ses ouvrages précédents ce livre traite de l’amélioration de la posture et des impacts de mauvaise posture de notre corps. Cette fois ce thème s’applique à la course à pied.
Dans la première partie du livre il y a beaucoup de vocabulaire à assimiler mais l’auteur explique le tout très simplement donc même si on a pas fait d’étude de médecine on s’en sort très bien pour peu que l’on souhaite découvrir un peu mieux son corps.
Le livre répond à de nombreuses question :
pourquoi la prise d’appui avant pied est bénéfique par rapport à une attaque talon
pourquoi il faut tenir compte de l’ensemble de sa posture en course à pied
pourquoi on se blesse en courant et notamment pourquoi on se fait des entorse
J’avoue qu’une fois qu’on a lu le livre on a tout de suite envie de mettre en pratique et à chaque sortie je fais maintenant attention à l’ensemble du corps et je pense déjà avoir un peu gagné en posture et donc en stabilité avec de meilleurs appuis en trail.
Le livre est très bien illustré avec des schémas claires qui permettent de bien comprendre les mouvements de notre corps. Je pense qu’il faut avoir ce livre dans sa bibliothèque en permanence et ne pas hésiter à y revenir après une blessure pour comprendre ce qui s’est passé.
L’ouvrage est bourré d’exercice et de test à réaliser pour améliorer sa posture et éviter les blessures.
Ce livre s’adresse aux sportifs qui souhaitent améliorer leur posture, aux kinésithérapeutes, médecins, osthéopathes, podologues qui souhaitent comprendre pourquoi la course avant pied est un outil de prévention des entorses de la cheville et du genoux par l’activation du complexe de torsion.
J’ai beaucoup aimé cet ouvrage comme les précédents Fred a un discours très bien argumenté et compréhensible. Même si le livre ne se lie pas comme un roman il est agréable à lire pour peu que l’on s’y investisse un minimum, les bénéfices seront visibles très rapidement.
Psycho-enfant Hors sérieRédigé le Lundi 1 juillet 2013
Psycho-enfant Hors série
En théorie ce n'est pas une méthode de préparation à l'accouchement à parc entière mais un complément qui soulage le future mère. En effet, le vocalises permettent aux muscles qui interviennent au moment de l'accouchement (ceinture abdominale, diaphragme, périnée ... ) de se détendre. Dès le deuxième ou le troisième mois de grossesse, on peut commencer ce cours. Ils sont collectifs et les pères sont le bienvenus. " C'est un moment de bien-être pour communiquer avec bébé à travers des chassons tendres. Il n'y a pas que l'objectif de l'accouchement dans cette séance mais l'envie d'être bien. On pratique l'éveil corporrel, en prenant conscience de son corps à travers des exercice chantés. On fait de vocalises, on sent son corps vibrer, nos points d'appui, la dynamique du souffle qui relâche le tensions. Et enfin, on chante " déclare Marie-Laure Potel, musicienne formée à la psychophonie* et animatrice de cour de chant prénatal.
«Si courirpieds nus revientà changer de techniquede prise d'appui-passer d'une prise d'appui talonàune prise d'appui avant-pied-elle nécessite d'êtrecorrectement orchestrée. Lazone d'appui qui entreen contactavecle sol,le déroulementdupas,l'angle d'attaque du pied.
la localisation de la prised'appuipar rapport aucentredegravité sontautant de paramètres qui,s'ils ne sont pascorrectementcalibrés, vont altérer la qualité de l'amortissement. Un danseur. un rugbyman,unmarathonien quisemettent au barefoot ne déploieront pas la mêmegestuelle.L'acquisition d'un nouveau geste n'est passpontanément physiologique.Silaprised'appui avant-pied favorisele développement d'une gestuelle moins traumatisante,elle ne présenteaucunegarantie si vousn'en maÎtrisezpas lestenants et lesaboutissants. Cela nes'arrêtepas là:l'état d'esprit etle résultat attendu dans la pratiquedubarefoot sont deséléments égalementdéterminants.
Siladistance. lavitesse.la duréesont pourvouslesseulsréférentiels qui comptent,"vous irez aucarton".La course pieds nus ne pardonne niécarts,approximations ouexcès. Gardezen tête que vousêtes entrain de pratiquer une nouvelle discipline sportivepour laquelle votrecorpsn'est pasencore adapté.Si vousdébutiezlapratiquede la course à pied,commenceriez-vous par un marathon?»
Critiqueslibres.comRédigé le Dimanche 12 septembre 2010
Critiqueslibres.com
Enfin un ouvrage consacré à l'adulation pure et simple de la boulette !
Ce petit ouvrage se caractérise en premier lieu par une présentation délicieusement désuette : pas de photos, quelques gravures, une petite reliure sympathique qui en font une plaisante idée de cadeau.
Passons maintenant à la question du contenu. Au premier abord, on ne manque pas d'être étonné par l'abondance de passage abordant les différents aspects techniques de la boulette : forme, taille, cuisson, etc. Ceci permet, mine de rien, d'éviter de rater ses préparations par des erreurs de débutant. Qui plus est, le ton en est toujours des plus légers, manifestant en tout temps un humour de bon aloi. Les recettes quant à elles proviennent des quatre coins de France, de Navarre et du reste du monde. Que vous soyez un adepte des Kebab turcs, des boulets à la liégeoise ou de la boulette suédoise (que vous réaliserez désormais mieux que chez ikea) vous trouverez votre bonheur et ferez aussi d'intéressantes découvertes.
Amis boulettomaniques, ne ratez donc sous aucun prétexte ce magnifique ouvrage qui vous mènera d'idées en délices. Vous serez également réjouis par son humour, trop rare dans les ouvrages de cuisine.
Pourquoi la boulette est-elle toujours absente de la haute gastronomie? Réponse: parce que c'est un art de la confectionner que peu de chefs maîtrisent. La suite ?
Un petit livre cartonné, remarquablement documenté, alliant richesse gastronomique et humour, qui nous plonge dans l'univers peu connu de la boulette avec pas moins d'une centaine de recettes des quatre coins du monde.
Soir de BruxellesRédigé le Samedi 21 novembre 2009
Soir de Bruxelles
Aboule les boulettes, Herman !
PADOAN,BERNARD
Samedi 21 novembre 2009
Décidément, ces dernières semaines, il devient difficile de s’extraire de l’actualité. L’accession d’Herman Van Rompuy à la présidence du Conseil européen est sur toutes les lèvres. De toutes parts, on me presse d’apporter mon écot gastronomique à la couverture de cet événement planétaire.
Je retiendrai une suggestion : « Maintenant que l’Union a un président, il faudrait aussi lui trouver un plat emblématique », me glisse un collègue. De fait, pour contrer l’hégémonie du hamburger américain, je propose que nous instituions… la boulette comme aliment fédérateur européen.
Quoi de mieux, en effet ? Des « albondigas » espagnoles aux « Bayensche Zwetschenknödeln » allemandes, en passant par les « kluski slaskie » polonaises et les fameuses « Köttbullar » suédoises (ah, les samedis en enfer chez Ikea !), n’y a-t-il pas là un trait d’union évident entre les nations du Vieux Continent (1) ?
Et le hamburger n’est-il pas finalement qu’une sous-espèce de boulette aplatie, subtile manière de remettre nos cousins d’outre-Atlantique à leur place ?
Surtout, la Belgique pourra une fois encore faire figure de pionnière de la culture « boulettière », chaque région du pays apportant sa boulette à la construction de l’édifice européen : « boulettes aux cerises » de nos compatriotes flamands, boulets « à la liégeoise » ou « sauce lapin », « vitoulets » carolos, « ballekes sauce tomate » et autres « boulettes à la marollienne » dans la capitale… Il n’y a que l’embarras du choix. Et c’est ici aussi l’occasion de rappeler à nos amis britanniques qui sont les vrais patrons. Faire des boulettes avec de la gelée ? You must be joking, Gordon !
D’autant que ces boulettes, dont nous suggérons sans plus attendre qu’elles remplacent les étoiles sur le drapeau européen, il faudra bien les servir avec quelque chose. Et je vous demande bien quoi, si ce n’est… des frites évidemment. Trop facile, ces Belges ! L’Europe n’a plus qu’à s’incliner devant notre génie…
À propos de frites, d’ailleurs, voici l’occasion de résoudre un des mystères de la semaine écoulée : pourquoi Benoît Lutgen refuse-t-il obstinément de quitter son poste de ministre wallon de l’Agriculture pour aller remplacer Joëlle Milquet à la tête du CDH ? La réponse tenait dans la dernière invitation adressée par le Bastognard à la presse ce vendredi : le ministre lançait vendredi la première « Semaine de la frite en Wallonie » (2) et présentait la campagne de promotion du label « Friterie de chez nous ». Le lieu de rendez-vous : la baraque à frites de la place du Grognon à Namur ! Vous en connaissez beaucoup, vous, des métiers où on peut faire des conférences de presse devant un fritkot ? Vous serez d’accord avec moi : faudrait être sacrément idiot pour renoncer à un job comme celui-là !
(1) Avec son Petit traité de la boulette, aux Éditions Le Sureau, le Liégeois Pierre-Brice Lebrun propose le premier ouvrage entièrement consacré à cette merveille culinaire. Avec drôlerie et érudition, il livre une quantité de recettes alléchantes. Nous ne saurions trop vous recommander de vous le faire offrir pour Noël.
Un ouvrage fouillé qui pourrait bien changer votre façon de courir, particulièrement si vous êtes un adepte de la prise au talon : l'auteur prêche pour l'avant-pied, preuves à l'appui.
Magazine de running Ultramag - Sept/oct 2013Rédigé le Dimanche 1 septembre 2013
Magazine de running Ultramag - Sept/oct 2013
Dans La course à pied – posture, biomécanique, performance paru aux éditions Désiris en mai 2013, Frédéric nous expose les principes biomécaniques qui régissent la gestion du corps en mouvement. L’auteur alterne entre des explications très techniques qui raviront les professionnels de santé et les sportifs les plus pointus, et des exposés beaucoup plus simples et pratiques éclairant la lanterne des sportifs moins « cérébraux ». La lecture s’avère passionnante, et ouvre des perspectives intéressantes au sportif souhaitant pratiquer en harmonie avec son corps, quitte à revoir certains principes qu’il a fait siens depuis des années.
Courir. Rien de plus naturel. Et pourtant… Peut-on parler de geste naturel que celui de taper dans un ballon? On répondrait que non, et que bien frapper un coup franc nécessite des séances de travail pour parfaire le geste..
Dans son dernier livre, Fred Brigaud nous explique que courir peut sembler naturel mais que le geste que nous avons acquis par expériences est le résultats de contraintes auxquelles notre corps s’est adapté. Aussi, notre manière de courir devient un geste qui est réponse à des contraintes, et non un geste réfléchi, pensé et optimisé. Or, dès qu’on court, et pas uniquement pour des raisons de chrono mais aussi de lutte contre les blessures, nous devrions apprendre le bon geste, le bon enchaînement, de nos foulées, de notre posture. Comme nous apprenons àa maîtriser le geste du tir au but au football, nous devons apprendre à courir.
Le concept EAD (empilement articulaire dynamique) de Fred Brigaud est simple. De mon constat chez les podologues qui prennent nos empreintes pour faire nos semelles de manière statique, l’EAD à cette valeur ajoutée de prendre en compte notre posture dans l’action, dans le dynamisme. De plus, l’intérêt de l’EAD réside dans la prise en compte de la foulée non pas uniquement sur la partie des membres inférieurs mis sur la globalité du corps.
Ce livre est vraiment intéressant car il permet d’avoir une véritable réflexion sur sa pratique de la course à pied et sur la manière de l’appréhender. Je vais mettre en pratique certains exercices proposés. J’avais déjà pu rencontrer Fred Brigaud lors d’une conférence organisée le soir du cross du Mont Blanc 2011 auquel j’avais participé. J’étais reparti avec son premier livre qui m’avait déjà fait travailler mes neurones sur ma pratique. Ce nouveau livre permet d’aller plus loin.
Cependant, si j’ai pu faire des progrès en course à pied depuis la lecture en 2011 du livre « La marche et la performance sportive » et que je ne me suis pas blessé depuis longtemps, je dois tout de même me rendre régulièrement chez mon ostheo pour tout remettre en place. Aussi, si le livre est un bon moyen de lancer une réflexion sur sa pratique et de fournir des pistes de travail, il ne s’agit pas encore du livre permettant de répondre concrètement à la bobologie biomecanique.
Le Bulletin (Syndicat des journalistes de la presse périodiques) Rédigé le Lundi 5 mars 2012
Le Bulletin (Syndicat des journalistes de la presse périodiques)
Ce livre est beau et comme l'a dit Krishnamurti, philosophe indien: Apprécier la beauté est un élément essentiel de notre existence. C'est sa beauté intérieure qui donne une grâce, une douceur exquise à sa forme. Pierre Duplan a fait une fois de plus un exercice de typographie et de mise en page qui donne la parole aux images de Jean-Paul Dumontier et ils nous font tous les deux apprécier la beauté de l'œuvre d'Amaut de Moles, ce maître verrier du XVIe siècle qui en colorant la lumière savait créer à l'intérieur de la cathédrale une atmosphère mystique invitant à la méditation.
Pierre Duplan a passé son enfance à Auch et la cathédrale était pour lui un terrain de découvertes et de jeux. Après les Beaux-Arts à Toulouse, l'École des arts appliqués à Paris et l'ENSET (aujourd'hui École normale supérieure de Cachan), il aborde une longue carrière d'enseignant. Tout naturellement, il présenta à la fin de son cursus un mémoire d'histoire de l'art sur les vitraux de la cathédrale. La collaboration pour cet ouvrage avec Jean-Paul Dumontier était naturelle: ce dernier est LE photographe spécialiste de l'art sacré en France et il avait déjà photographié tous les vitraux de la cathédrale. Amis de longue date, ils avaient la même conception de l'ouvrage: en aborder les côtés historiques, bibliques et esthétiques. « En 1507, le cardinal François II de Clermont Lodève avait développé avec ce projet, contemporain des fresques de la chapelle Sixtine au Vatican, une pensée interreligieuse avant la lettre, rassemblant les païens, les Juifs et les chrétiens » suggère Pierre Duplan. Jean-Paul Dumontier avait à cœur de mettre en valeur l'importance de l'art du portrait, « il faut remarquer la grande expressivité des visages dessinés avec une virtuosité gestuelle mise au service d'une ré-flexion préalable» dit-il. L'ouvrage propose une lecture aussi complète que possible des verrières d'Amaut de Moles, à travers des plans, des photos souvent en gros plan, une explication des techniques et des couleurs utilisées. On visite les chapelles les unes après les autres, avec à chaque pas les explications nécessaires à la compréhension des personnages et des scènes, tant sur le plan des thèmes bibliques que sur celui de la réalisation artistique. À la rencontre des sibylles L'adjectif sibyllin ne fait plus mystère, si j'ose dire, mais qui se rappelle son origine ?Voici l'occasion de faire la connaissance de neuf sybilles, femmes de caractère bien séduisantes pour la plupart en même temps que prophétesses exaltées. Pierre Duplan : « Il n'y a plus aujourd'hui de vie religieuse très forte: les gens visitent les églises sans savoir ce que représentent les personnages. Il fallait absolument montrer que la chapelle Sixtine et les verrières d'Auch avaient le même programme iconographique: la rencontre des patriarches, sibylles, prophètes et/ou apôtres, idée qui avait été proposée par Filippo Barbieri en 1480 dans un Traité qui proposait une description systématique de douze sibylles. Le cardinal de Clermont Lodève, alors ambassadeur de France à Rome, eut connaissance de ce livre et s'en inspira. 1) Un ensemble voulu et défini dans les moindres détails Le visiteur et le lecteur partent à la rencontre des personnages, bibliques et réels, et vont tout savoir d'eux ou presque. La « fabrique» (l'ensemble des notables concernés par le projet) définit les personnages par leurs attributs, le cardinal est représenté deux fois, le maître verrier aussi; les couleurs donnent des clés, par exemple jaune pour Judas et pour les Juifs, verte pour ceux qui guérissent la lèpre ; les tissus sont soigneusement choisis, damas blanc pour la Vierge, velours, soie, fourrure; les vêtements sont fidèles à ceux de l'époque; la place et la gestuelle de chacun précises. La beauté des verrières, tant dans leur dessin que dans les couleurs, est éclatante. Le vitrail, élément spirituel, évoque la lumière divine, il est fait pour être vu en transparence, à des heures et des saisons différentes. Traditionnelle-ment, le parcours commence au nord, avec des tons froids de verts et de bleus, et se termine au sud avec des tons chauds, jaune, orange, rouge. La crucifixion se trouve toujours à l'est : le Christ tourne le dos à Jérusalem et fait face au monde qui reste à convertir. Dans chaque verrière, il y a trois récits distincts: en haut l'ogive, puis la grande scène « historique» du milieu et enfin le soubassement, où l'on va d'ailleurs voir apparaître les débuts de la perspective et des lignes de fuite. La fabrication Viollet-le-Duc passé par là a fait l'inventaire des couleurs et des pigments utilisés. Le verre est peint et émaillé des deux côtés; il est découpé à l'acide. À peine 6 ans pour la réalisation de l'ensemble, terminé avant 1 même que la cathédrale ait reçu sa toiture. Par un mi-racle rare, l'œuvre a traversé les siècles et les révolutions sans presque aucun dommage ... À vitraux exceptionnels, livre remarquable À peine 18 mois pour réaliser ce livre, ce qui est une gageure quand on en analyse les qualités. On tire son chapeau à Jean-Paul Dumontier pour son travail de photographe.
Les photos ont été prises (sur plu-sieurs mois) en lumière naturelle; je vous laisse imaginer les temps de pose ! Les verrières sont per-chées en hauteur, il faut en corri-ger la perspective; quelquefois 3 ou 4 clichés sont superposés pour équilibrer les rapports de cou-leurs; un énorme travail de net-toyage sur photoshop a éliminé les toiles d'araignée, la poussière, les scories. Travail de bénédictin pour une beauté absolue. Pierre Duplan et Jean-Paul oumon-tier ont choisi le format -presque carré-, tous les éléments de ma-quette et de typographie, les plans, la mise en page des photos et du texte etc. Les amateurs de beaux livres seront admiratifs des choix qui ont été faits et du soin qui a pré-sidé à chaque étape. Par exemple les caractères jaunes sur fond noir, la couleur des plans, le rythme des polices, la justification des textes. Quand Pierre montre le story-board du livre -qui est au simple chemin de fer ce que la poésie est au morse -le lecteur refait avec lui, émerveillé, le voyage dans cet-te œuvre magistrale et magistrale-ment racontée .•
Le dernier ouvrage de Frédéric Brigaud dédié à la course à pied nous aide à mieux appréhender l’importance de la posture, de comprendre les erreurs techniques couramment commises par les coureurs, depuis la prise d’appui jusqu’à l’orientation des bras ou encore celle de la hanche. La richesse des informations pourrait même en impressionner certains… Cet ouvrage est destiné aux professionnels du monde du sport, au monde médical, mais également aux passionnés de la course à pied compétiteurs ou amateurs grâce au double niveau de lecture voulu par l’auteur qui permet de retenir l’essentiel même si l’on n’a pas reçu de formation spécifique en biomécanique. Une nouvelle impulsion pour votre foulée ! En course à pieds, doit-on prendre en considération la gestuelle du corps dans son ensemble et pas uniquement les pieds et les jambes ?
Assurément ! Le corps est un tout où tous les éléments interagissent. En avoir conscience et savoir comment lier et mobiliser les différentes parties du corps est un réel atout ; source de préservation et de performance. Dans le cadre de la course à pieds c’est dédier l’ensemble du corps pour un déplacement vers l’avant. Combien de coureurs n’emploient que leurs jambes pour courir négligeant le haut du corps ? Ils n’ont pas conscience que du fait qu’il est mal employé il les freine, les déséquilibre et impacte leur foulée. Le premier athlète complet, c’est-à-dire orchestrant l’ensemble de ses segments pour avancer, que j’ai pu observer dans la pratique de la course à pied et plus spécifiquement du Trail est Dawa Sherpa. Ce jour là, en 2009 aux Contamines, j’ai pu constater que pas un secteur de sa gestuelle n’était mal employé. Efficacité, aisance, fluidité, solidité et marge de manœuvre sont des mots qui caractérisent sa biomécanique, sa gestuelle. Chez lui la performance est une conséquence, pas un objectif. Donc oui, on doit prendre en considération le corps dans son ensemble si l’on souhaite être efficient ; l’interrelation bras, tronc, jambe a une action directe sur la foulée.
Ce jour là, en 2009 aux Contamines, j’ai pu constater que pas un secteur de sa gestuelle n’était mal employé. Efficacité, aisance, fluidité, solidité et marge de manœuvre sont des mots qui caractérisent sa biomécanique, sa gestuelle. Chez lui la performance est une conséquence, pas un objectif. Donc oui, on doit prendre en considération le corps dans son ensemble si l’on souhaite être efficient ; l’interrelation bras, tronc, jambe a une action directe sur la foulée.
Est-ce réellement possible de courir silencieusement ?
Sans aucun bruit, très difficile. Le bruit traduit l’importance de l’impact lors de la prise d’appui, c’est un bon indicateur de la qualité de votre prise d’appui. Courir en tapant des pieds c’est gaspiller de l’énergie inutilement. Les chaussures avec de fort amorti rendent très difficile la perception de celui-ci. Alors que l’amorti est un point clé de l’efficience, il détermine l’onde de choc qui se propage dans l’organisme sous tension et rentre en ligne de compte dans le rendement de votre foulée et la préservation.
Comment réduire les douleurs post efforts au niveau des mollets ?
En courant intelligemment ! Mieux vaut prévenir que guérir. Si vous avez des douleurs dans les mollets après avoir couru, c’est que vous avez dépassé vos capacités du moment.
Existe t’il des contre-indications à la course pieds nus si on a l’habitude de courir avec des orthèses et/ou des modèles anti-pronation / supination ?
Vaste sujet où il faudrait donner une réponse individualisée. Ce qui est certain c’est qu’il existent des malformations, des déformations et / ou des pathologies qui nécessitent le port d’orthèse et qui de ce fait ne permettent pas de courir les pieds nus. Un professionnel devrait être à même de le déterminer. Lecteurs, si vous êtes concernés, posez lui directement la question. Cependant, après avis, si une « pronation » ou une « supination », bien que je n’aime pas employer cette terminologie qui s’attribue à la main, n’est pas la conséquence de pathologies, de malformations ou autres, mais provient d’un réel défaut de prise d’appui, la course pieds nus est possible. Il faudra alors que la personne apprenne à prendre appui afin de corriger ses défauts. Recentrons la discussion, et n’oublions pas que la course pieds nus c’est avant tout une prise d’appui avant-pied. Alors je pose la question suivante pour lancer le débat, quelle action a une semelle lorsque vous prenez un appui avant-pied ?
Est-ce que le pied peut corriger de lui-même une mauvaise prise d’appuis et/ou une mauvaise posture ?
La réponse est non, le pied n’est pas auto-correcteur et il ne corrige pas une mauvaise prise d’appui, par contre lui (le pied) et le reste du corps compenseront les répercussions de cette mauvaise prise d’appui. Et qui dit compensation, dit baisse de rendement, augmentation de la dépense énergétique, et un empilement articulaire dynamique (EAD) moins optimal. Si vous avez un défaut de prise d’appui vous risquez de le garder longtemps, sauf si vos gestes du quotidien ou d’autres pratiques sportives, voire des traumatismes, vous amènent à changer vos appuis, mais c’est alors un peu « au petit bonheur la chance ».
Les ouvrages pratiques sur la mise en page et l'usage de la typographie sur Internet sont rares. Les éditions Perrousseaux, bien connues par les passionnés de graphisme, ont donc bien fait de publier Webgrids d'Anne-Sophie Fradier. Le Web bouscule les "grandes règles typographiques", ainsi, ce qui marchait très bien pour le papier ne fonctionne pas forcément pour la lecture numérique. Comme l'explique l'auteure, ce serait une erreur de vouloir appliquer de façon dogmatique les pratiques héritées du support papier aux nouveaux supports que sont les écrans digitaux. Si l'introduction de Webgrids est d'ordre historique (on remonte à la naissance du livre moderne, du volumen au code~). cet essai est loin d'être seulement théorique. Très vite, on en vient aux spécificités du support écran: de la page mouvante et sans limite au règne des 960 pixels, en passant par l'importance des marges, aux types de grille et à la hiérarchisation des éléments visuels, Anne-Sophie Fradier décrypte les caractéristiques du graphisme appliqué au Web et nous donne quelques conseils pour réaliser des contenus.lisibles, intelligibles et esthétiques.
http://www.ffoodd.fr/lecture-webgrids/Rédigé le Mercredi 7 novembre 2012
http://www.ffoodd.fr/lecture-webgrids/
Bien que familier avec les deux versants du graphisme web – à savoir : le graphisme & le web – force m’est de constater que ces deux versants d’une même montagne sont opposés, à l’instar de l’adret et l’ubac.
L’adret
Ma formation en communication visuelle m’a enseigné les règles typographiques, de mise en page, l’histoire de l’imprimerie et les différents mouvements qui ont heurté l’histoire du graphisme et de l’impression.
L’ubac
Mon expérience professionnelle dans le web m’a éduqué aux contraintes spécifiques du support : affichage sur écran divers et variés, dans des navigateurs qui sont également pléthore.
Un livre très instructif
Dès la première page, la connaissance nous submerge :
Avant que le livre ne prenne la forme que nous lui connaissons aujourd’hui,on utilisait le rouleau ou volumen [...]. Les scribes de l’époque alignaient des colonnes sur cette longue bande de papyrus que l’on déroulait d’un côté et enroulait de l’autre au fur et à mesure de la lecture. À bien y regarder, la pratique de la lecture propre à ce support que les anglophones appellent – accrochez-vous – scroll, en fait un cousin bien plus proche de la page web que ne le sera jamais votre livre de poche, descendant végétarien du codex en parchemin.
Et ce n’est qu’un extrait de la première page. Ce livre fourmille d’explications aussi simples que pointues pour comprendre et appréhender la mise en page sur le web. Un véritable retour aux fondamentaux – parfaitement documentés – qui devenait nécessaire. Je pense que cette lecture m’a fait progresser et c’est la meilleure raison qui soit pour faire l’éloge de ce livre plus qu’abordable.
Ce livre permet d’atteindre le sommet, ce point si compliqué à atteindre mais bel et bien le seul ou se rejoignent l’ubac et l’adret. Réconciliez le web et la mise en page avancée, lisez ce livre !
http://www.alsacreations.comRédigé le Vendredi 9 novembre 2012
http://www.alsacreations.com
Dans la même lignée que "Typo & Web" précédemment évoqué, "Webgrids" traite - en résumé - de la mise en page web.
Plus en détail, le sous-titre est révélateur : "Structure et typographie de la page web". L'ouvrage revient aux fondamentaux de la mise en page, à ses racines historiques et culturelles dans le but de faire des parallèles évocateurs. La structure d'un document est abordée de manière complète, et les enjeux sont expliqués clairement et illustrés.
Le livre traite de tous les types de grilles : les règles imposées et comment les enfreindre, l'importance du rythme vertical, les à-priori et l'ordre établi qui règnent déjà sur un support pourtant bien jeune. Mais il y est également question de composition, des bonnes pratiques et des parti-pris potentiels, le tout de manière documentéé, illustrée et commentée.
C'est un ouvrage qui permet de conscientiser et théoriser les possibilités de composition, de structure et de typographie disponibles sur le web - et permet de réaliser qu'en définitive le web n'est pas aussi limité qu'on l'eût cru. Il s'adresse d'aileurs autant aux intégrateurs qu'aux graphistes et webdesigners.
Dans ce petit ouvrage pédagogique, Joël Sprung décortique pour mieux l'expliquer la prière du Notre Père. Portée par un regard mêlant à la fois l'érudition du passionné de l'écriture sainte et la curiosité du nouveau converti, il explicite cette prière qui « s'apprend et s'exerce chaque jour ». Multipliant les références à l'Ancien Testament et au monde juif, dans un style très libre et enthousiaste, l'auteur démontre que « les cultures anciennement chrétiennes comme la n6tre ne peuvent ( ... ) comprendre les enseignements de Jésus qu'à la lumière de l'ancienne Allianœ, parce qu'elle faisait partie intégrante de la culture des contemporains de Jésus».
(...) Le blagueur publie un brillant commentaire du Notre Pète, qui illustre le bien-fondé de son approche exégétlqué consistant à retourner è la source du christianisme, dans la culture juive, pour comprendre plus intimement Le Christ, en s'asseyant parmi ses dlsciples, sur la montagne, et redécouvrir ainsi toute là portée des mots de Jésus, dont le sens s'est parfois un peu émoussé.
Le web est désormais typographie. La liberté permise par les nouvelles techniques embarquant des polices, notamment grâce à CSS3, ajoute une nouvelle dimension à la création graphique. Ce livre est consacré à la lisibilité optimale de la typographie sur Internet. Il l'aborde de prime abord de façon très intéressante par la théorie historique et les différentes études effectuées autour du sujet ; puis par les différents concepts applicables au web : forme des lettres, lecture sur écran, lissage, contraste, et outils.
Y sont abordés le rendu des police selon les moteurs graphiques (systèmes d'exploitation, navigateurs) et les instructions CSS pour les manipuler, autant via l'échelle et ses unités que le positionnement, l'espacement ou le choix des caractères. Tout ceci pour optimiser le confort de lecture sur écran, qui influence considérablement nos sens, et aboutir à des pages plus efficaces.
C'est un bon ouvrage pour connaître l'essentiel de la pratique typographique pour le web. Un seul petit regret : les blocs de code indiqués en exemples n'utilisent pas de police à pas fixe, ni d'indentation ;)
neuviemeart.citebd.orgRédigé le Dimanche 18 mars 2012
neuviemeart.citebd.org
(...) C’est précisément le mérite de l’ouvrage de Jean-Noël Lafargue, Entre la plèbe et l’élite : les ambitions contraires de la bande dessinée [2], de faire une part très large aux discours des adversaires des littératures dessinées. Lafargue fait partie de ces historiens qu’on pourrait appeler sauvages, qui récrivent une histoire du médium un peu à leur propre usage. C’est ici une triple histoire que nous propose l’auteur, celle de la bande dessinée, celle de sa vitupération et celle de son statut culturel.
Dans la partie historique, Lafargue n’échappe pas complètement aux bizarreries. Rien n’explique ainsi la place disproportionnée faite au domaine nord-américain, si ce n’est les goûts personnels de l’auteur. Plus fondamentalement, on peut s’étonner du choix d’une approche chronologique, au détriment d’une analyse et d’une synthèse, d’autant que les deux autres thèmes, le rejet de la bande dessinée et le processus de légitimation, sont eux aussi présentés de façon chronologique et thématique, ce qui empêche l’auteur de tirer des conclusions claires.
Lafargue échappe aux euphémismes avec lesquels une certaine critique savante s’était habituée naguère à traiter les campagnes anti-bande dessinées (activités de la Commission de surveillance française, campagne américaine anti-comics). Notre auteur s’est sérieusement documenté. Il dispose par exemple du microfilm du violent pamphlet de Georges Sadoul, Ce que lisent vos enfants, exemplaire de la Bibliothèque nationale, avec son numéro de catalogue manuscrit sur la couverture. Il détient le numéro de Fiction où Pierre Strinati lance sans le vouloir ce qui deviendra le fandom français. Et lorsqu’il est question des allusions à la bande dessinée au petit écran, notre auteur va se documenter sur le site de l’INA (épisode des Cinq dernières minutes).
Il est intéressant de comparer les « séries culturelles » qui nourrissent la bande dessinée selon Lafargue à celles du volume collectif dirigé par Maigret et Stefanelli. Selon Lafargue, la bande dessinée, c’est aussi... le dessin narratif, le théâtre et la danse, la littérature populaire, le dessin de presse, l’anthropomorphisme (?), le dessin animé, le cinéma, la photographie, etc. L’auteur arrive ainsi rapidement à faire le tour de la culture de masse, mais aussi des médias, et même de la culture « haute ». Voilà qui relance le bouchon, et fort loin, et qui repose la question des flux et des hybridations.
La Montagne et Alpinisme Rédigé le Dimanche 1 décembre 2013
La Montagne et Alpinisme
Abondamment illustré de documents d’archives du Comité international olympique, riche d’informations sur les participants et les résultats de toutes les olympiades, ce livre est un portrait vivant, par l’image et le texte, d’un siècle d'olympisme.
Pas sûr qu'un seul autre Comtoisconnaisse mieux le "mouvement olympique" qu'Eric Monnin.Etpascertain qu'ilaitun autre "challenger" enFrance.
Du reste, le CIO (Comité international olympique) le luirend bien.Son président Jacques Roggea remis tout récemmentau Bisontin une distinction de prestige: la médaille Pierre deCoubertin. Unesorte de Graal pour cetanciende l'équipe de France de judo. Agrégé d'éducation physique et sportive, docteurensociologie etmaîtrede conférences àl'U-Sportsde Besançon ("lafacdesportsdel'Université de Franche-Comté). Cettemédaille c'était en août dernier.Et àcemoment-là,Eric Monnin n'avaitpas encore sorti son dernier ouvrage(son8e sur l'olympisme), "DeChamonix à Sotchi".
Démesure ?
1924,Chamonix.Au pied duMont-Blanc,se déroulent lespremiers "vrais" JO d'hiver(après quelques tentatives auparavant). Avec 258compétiteurs (dontseulement onze femmes). À Sotchi(Russie), en février prochain, ils pourraient être 4.000. Répartis dans 86épreuves. Avecune présence féminine presque 100foisplus importante qu'il y a 89 ans.
Ce succès ne fait-il pas dansladémesure? Selon EricMonnih,le coût des prochains Jeux se montera à...36milliards d'euros.
Contre 700 millions à Albertvilleen1992. "Sur cette somme, 1,4milliard sera consacréàlasécurité", préciseleBisontin.
Énorme ? Sotchi (un peu moinsde 400.000 habitants) estaubordde la Mer Noire, au pieddu Caucase. Les équipements sportifset hôteliers decette ancienne station thermale ont longtemps été délaissés.Iladonc fallu construireune grande partie des infrastructures indispensables aux JO.
Et comme la ville se trouve àmoinsde50kmdela Géorgie, paysjugé instable les autoritésrusses déploieront degrands moyens dansl'espoir d'éviterle piredes cauchemars, unattentat.
Mais avant cette question degrossous,lelivre de l'universitaire comtois commence par une évocation historique qui ne manque pas de relief. Ainsi, indique-t-il, c'esten Russie justement, qu'aététrouvée la trace de laplusancienne pratique du ski(ouce quientenait lieu) dela planète. Surdes gravures rupestres datantd'il y a 12.000 à 14.000 ans.
Lecruling, dès 1607
En l'occurrence,il ne s'agissaitpasde pratique sportive mais d'un moyen de déplacement. Quantà la plusvieillediscipline de compétition hivernale c'est, eh oui,le pittoresque curling. Avecla création d'un club pionnier enEcosse, au XVIIe siècle.
Eric Monnin passe ensuite enrevue, de façon trèsdétaillée les 21 JOd'hiver déjà organisés.En livrant une foule de statistiques. Tel le nombrede médailles (tous métaux,confondus) obtenues par pays.
La Norvège vire en tête, avec 284 récompenses, devant les Etats-Unis (219) et I'URSS(193, avant qu'elle n'expose en1991).LaFrance est au 14e (81 médailles) Le chercheur regarde aussi, notamment, le nombre de... journalistes envoyésspéciaux. 88àChamonix,pas si mal. 10 800aux derniers Jeux,à Vancouver (2010). Ah,Vancouver!Avec le triomphe de "notre" Jason Lamy Chappuis,en combiné nordique.Ah, Albertville (1991) !Avecle sacre, dans lamêmediscipline, de "nos"Fabrice Guyet Sylvain Guillaume.
Killy n'était pas comtois, maisses trois médailles d'or àGrenoble(1968) donnèrent un bel élan à tous les apprentischampions des pistes haut-doubiennes. Piquemiette en tête.
Jacques Rogge, le président d'honneur du Comité international olympique,a reconnu en lui un véritable ambassadeur du mouvement olympique et lui a remis, le 6 août 2013, la prestigieuse médaille Pierre-de-Coubertin.Une distinctionimmortalisée par une photoqu'Eric Monnin affiche en page 4 de son nouvel ouvrage, "De Chamonix àSotchi,unsiècle d'olympisme en hiver",pour illustrer la préface,enpage 5 signé de Jacques Rogge lui-même. Publié quelques semaines avantl'ouverture des Jeux organisés dans le Caucase russe, le septième livresur l'olympisme fait de cet ancienjudoka agrégé d'éducation physique, docteur en sociologie et maitre de conférences à l'université de FrancheComté, un spécialiste confirmé du sujet.
Les valeurs de l'olympisme le passionnent depuis longtemps mais le vrai déclic date de 1984,l'année où, en colonie de vacances en Grèce,ildécouvrit Olympie.•J'y suis retourné une quinzaine de fois.Là se réunissent environ200nations.J'y envoie maintenantcertainsde mes étudiants suivre une formation detroisième cycle sur lesportetl'environnementolympique.
« Les JO d'hiver, ce sont des jeux familiaux»
Publiée par les Editions DésiIris cette troisième édition augmentée de son ouvrage sur les JO d'hiver, dont la première était parue en 2002,pourceuxde Salt Lake City, est une mine d'informations sportives, statistiques,historiques, iconographiques, sociologiques.Une bible pour tout public.
En page 38 de ce beau livre, au chapitre consacré aux JO de Garmisch-Partenlcirchen, en 1936,l'ancien compagnon de tatami de David Douillet-ils étaient en équipe deFranceensemble- montre l'équipe française réparant son bobsleigh. "C'est ça qui m'intéresse dans les JO, cet amateurisme.LesJOd'hiver, cesont des jeux familiaux.AvecJasonLamy-Chappuis, par exemple,c'esttout Bois-d'Amont qui vibre. Ces sportifs qui font des prouesses physiques amènent une certaine forme de fraîcheur, il n'y a pas d'histoire d'argent qui pourrit tout.•
La philosophie originale de l'olympisme, qui vise un monde universel et pacifiste, motive plus que jamais cet imposant sportif devenu chercheur.Pour ce septième ouvrage,il a pisté les documents sources, étudié procès-verbaux et comptes rendus de commissions, et pioché dans les archives photos du CIO.
Traduit en russe et déjà réédité au pays de Poutine- qui consacre 36 milliards d'euros àl'organisationde cesJeuxalors que ceux de Vancouver avaient coûté5 milliards -. l'ouvrage montre les différentes phases des JOd'hiver: idéologiques jusqu'en 1936,politique jusqu'en 1984, économique jusqu'en 2000 etun peu de tout çadepuis. Une somme d'informations et une maîtrise du sujet qui font de lui, depuis quelques semaines,lastardes médias...
Miyamoto Musashi est l'histoire d'un guerrier exceptionnel mais aussi celle des arts martiaux, dans une société japonaise en train de vivre une nouvelle page de son histoire.
La vie aventureuse de Miyamoto Musashi a inévitablement fait de celui-ci une figure mythique de la culture japonaise. Célèbre pour se combats, maître dans l'art du sabre, ce guerrier était aussi calligraphe, peintre, sculpteur, et auteur d'une œuvre écrite importante par son influence. Rendu très populaire au XXe siècle, Miyamoto Musashi a soulevé de nombreuses controverses et des polémiques qui ont rendu incertaine la frontière entre le mythe et la réalité.
Kenji Tokitsu, docteur en Langue et Civilisation Orientales, maître de sabre et spécialiste des arts martiaux, s'est attaché à faire la part de l'un et de l'autre. A partir d'une nouvelle traduction commentée de l'œuvre de Miyamoto Musashi, et à travers on expérience personnelle de l'art martial, Kenji Tokitsu dresse un portrait original de ce personnage légendaire, dont la vie se situe à une époque où le Japon voit la fin des guerres féodales.
Mon ami Kenji Tokitsu m'a adressé son demier ouvrage sur le célèbre Miyamoto Musashi avec, en dédicace, un poème de ce demier "La clarté de la lune te parvient uniquement lorsque tu as épuisé le raisonnement". Merveilleux. J'ai dévoré ce livre de 408 pages sur "L'Homme et l'œuvre, mythe et réalité". Il est bourré d'enseignements qui, malheu-reusement échapperont en partie à la plupart des pratiquants. Il faut avoir achevé, au moins, le premier des trois niveaux de l'Art Martial de combat réel guerrier, pour réaliser la profondeur de ce que dit celui qui fut probablement le plus grand génie de sabre japonais de tous les temps. Combattant, au XVIIe siècle, avec ses deux sabres (les fameuses attaques doubles !) personne n'arriva depuis à l'imiter. Il n'était pas un géant et l'on se demande, encore maintenant, comment il pouvait manier aussi puissamment le sabre long d'une seule main, tout en ayant la maîtrise complète du sabre court qu'il tenait dans la main gauche (les fameux asymétriques !). Depuis le XVIIe siècle des centaines d'ouvrages, souvent contradictoires, ont décrit la vie de Musashi et commenté ses célèbres Préceptes les "Écrits sur les 5 roues". En tant que "Chercheur de Vérité", Kenji Tokitsu, pendant cinq années, a comparé, s'est efforcé de trouver la vérité, a fait ses réserves, et vient de nous sortir un ouvrage fabuleusement intéressant avec annexes, bibliographies, lexique (en français et correspondances en idéogrammes !). Un seul (petit) reproche, juste pour avoir l'air intelligent : Musashi, talentueux en tout, avait produit des peintures Zen et des paravents, absolument extra-ordinaires. Dommage d'avoir seulement reproduit, sur la couverture, son autoportrait...médiocre si on le compare avec le reste de son œuvre picturale.
Rendu célèbre bien au-delà des arts du cercle restreint des pratiquants d'arts martiaux par le populaire ro-man de Eiji Yoshikawa, La pierre et le sabre suivi de La pO/faite lumière, le maître Miyamoto Musashi appartient à la fois à la légende des arts martiaux et à la réalité des voies d'éveil. Le plus important de ses écrits, le Gorin-no-sho traduit maladroitement par Traité des cinq roues, mieux traduit par Écrit sur les cinq éléments, est en effet assez familier aux prati-quants de la voie du sabre, comme aux pratiquants du zen ou du tchan. Miyamoto Musashi, pour po-pulaire qu'il est, n'en reste pas moins très mal connu, la légende masquant l'homme, pourtant hors du commun. Le maître méritait un travail exhaustif sur sa vie et son œuvre, c'est chose faite grâce à Kenji Tokitsu, docteur en langue et civilisation orientales, lui-même maître de sabre et spécialiste des arts martiaux.
Le très beau Miyamoto Musashi, maître de sabre japonais du XVII siècle qu'il publie aux Éditions Désiris est indispensable à tous ceux qui s'intéressent à l'essence des arts martiaux, à l'éveil, à tous ceux, quelle que soit la voie choisie, qui sont en quête. Kenji Tokitsu propose une nouvelle traduction de l' œuvre de Musashi, le Gorin-no-sho bien sûr mais aussi les textes antérieurs, Le miroir de la voie de la stratégie, Trente-cinq instructions sur la stratégie, Quarante-deux instructions sur la stratégie et la très importante Voie à suivre seul ou Dokkôdô. Ces textes sont enrichis par les notes des disciples sur la pratique de Musashi. Il étudie ensuite sa vie, son enseigne-ment, son influence, en les replaçant dans le contexte historique, et aussi dans le contexte spécifique au budô.
Le livre est profond, passion-nant et révèle tant une personnalité exceptionnelle que les fondements des arts martiaux. L'auteur inter-roge aussi sur la place des arts mar-tiaux dans le japon contemporain.
Rendu populaire à l'étranger par les romans de Yoshikawa Eiji et le ciné-ma, Miyamoto Musashi, maître de sabre du XVIIe siècle, est un personnage controversé au Japon. Kenji Tokitsu, Docteur en langues et civilisation orientales, maître de sabre et pratiquant d'arts martiaux, s'attaque à ce problème en suivant plusieurs pistes enquête, sinon de réponses définitives, au moins d'hypothèses réalistes. Ecrit directement en français, son livre est séparé en trois parties principales: l'oeuvre de Miyamoto Musashi, sa vie, et, Miyamoto Musashi et l'art martial. Extrêmement dense, fouillé et, assuré-ment, complet ce texte peut rebuter le néophyte par sa complexité mais un brin de persévérance est largement récompensé et permet de se forger sa propre opinion, l'auteur nous donnant tous les éléments pour cela.
Que peuvent apporter les arts martiaux aux amateurs de self-control? « Même au milieu d'une bataille où tout bouge, il faut atteindre au principe d'un esprit immuable ... », répond Miyamoto Musashi, maître du sabre japonais du XVIe siècle
« J'ai commencé à écrire le dix du dixième mois, la nuit à l'heure du tigre, afin d'exprimer la véritable pensée de mon école, en reflétant mon esprit dans le miroir de la voie du ciel. » En quoi sommes-nous concernés, dans notre intimité la plus concrète, dans nos sensations et nos gestes, par les écrits rédigés en 1643 par un maître de sabre japonais? Quel est le message de Miyamoto Musashi, pour traverser ainsi les siècles et les continents, jusqu'à inspirer des enseignements très modernes et susciter une réflexion novatrice sur la relation corps-es-prit (1) ? Ce personnage de légende, qui a inspiré un best-seller (le roman en deux volumes de Yoshikawa Eiji, (1 la Pierre et le Sabre » et « la Parfaite Lumière », publié entre 1935 et 1939) et de nombreux films, peut-il s'acclimater dans le climat languissant de notre fin de siècle? Faut-il prendre au sérieux ces textes qui ne sont après tout que des instructions pratiques destinées aux élèves de Musashi, de jeunes samouraïs désireux d'apprendre la stratégie ?
On ne comprend pas cet étonnant héritage si on oublie qu'au Japon un manuel de gymnastique est en même temps un livre de philosophie. Le corps et l'esprit ne font qu'un: il n'y a donc aucun paradoxe à ce que les plus hauts enseignements soient dispensés par un maître de sabre. Car la transmission n'est pas affaire d'érudition mais d'expérience. Ce qui est transmis n'est pas un contenu de savoir mais une manière d'être dont le mouvement n'est qu'un aspect. Seul celui qui s'est recréé lui-même par une longue formation peut recueillir et transmettre cette sagesse. Dans la tradition japonaise du budô, quelle que soit la voie choisie, calligraphie ou tir à l'arc, la perfection recherchée est la même: comme l'écrivait Eugen Herrigel, c'est seulement quand «l'archer vise à atteindre quelque chose en lui-même» que son acte devient efficace.
Musashi opère cette transmutation par une discipline de fer. «A 13 ans je me suis battu pour la première fois en duel ... A 21 ans, je suis monté à moto et me suis battu en duel avec plusieurs adeptes d'écoles célèbres, mais je n'ai jamais perdu. J'ai combattu plus d'une soixantaine de fois, mais pas une fois je n'ai été vaincu. A 30 ans, j'ai réfléchi et je me suis aperçu que, si j'avais vaincu, je l'avais fait sans être parvenu à l'ultime étape. J'ai continué à m'entraîner et à chercher du matin au soir à parvenir à une plus profonde raison. Arrivé à 50 ans, je me suis trouvé naturellement dans la voie de la stratégie. Depuis ce jour, en appliquant le principe du sabre aux autres arts, je n'ai plus besoin de maître. » Dans le Japon moderne, l'interdiction provisoire de la pratique des arts martiaux devait conduire à une refonte de la notion du budô, et la controverse a fait rage autour du personnage de Musashi. Dans une somme qui fera date, Kenji Tokitsu, docteur en langue et civilisation orientales, maître de sabre et spécialiste des arts martiaux, ne se contente pas de présenter sa propre version de la destinée de Musashi. Son interprétation, nourrie par son expérience personnelle, vise avant tout à dégager «des enseignements relatifs à la pratique », grâce à un véritable corps à corps avec le maître disparu : « Bien que l'image de Musashi soit vague, les traits que nous obtenons sont très puissants, forts en odeur et couleur. » Le vieux maître a 50 ans. Dans sa grotte, au lever du soleil, il écrit des textes allusifs, condensés. « Vous devez apprendre dans la nature de l'eau l'essentiel de l'état d'esprit. L'eau suit la forme du récipient, carré ou rond. C'est une goutte et aussi un océan. La couleur du gouffre est vert pur et en m'inspirant de cette pureté je présente mon école. » Ce qu'il enseigne? La subtilité. Il suffit de reculer d'un centimètre pour éviter la lame de l'adversaire: inutile de faire un grand bond en arrière. Et une série de paradoxes vitaux. Qu'un regard peut être à la fois tranchant et englobant. Que la force naît de la souplesse, la rapidité de la lenteur, la lenteur de l'immobilité. « Même en plein mi-lieu d'une bataille où tout bouge rapidement, atteindre au principe d'un esprit immuable ... » Et en effet, selon la légende: « Le sabre de Kojirô tranche le nœud du bandeau de Musashi et le bandeau tombe à terre. Musashi lance aussi une attaque en même temps et sa frappe atteint la tête de son adversaire qui tombe sur le coup. » C'est par un ultime paradoxe que Musashi conclut son enseignement: « Vers la fin de sa vie, une attitude particulière de combat lui devint habituelle,' vaincre l'adversaire sans lui porter un seul coup. » Ainsi, au plus haut niveau, l'art martial devient, paraît-il, l'instrument d'une certaine non-violence, mais chauffée à blanc.
En 2003, Pierre Gastal publiait son premier livre intitulé, "Sous le français, le Gaulois!". Dix ans plus tard, l'émérite professeur d'histoire et conférencier valentinois, fait paraître chez l'éditeur Désiris un imposant dictionnaire intitulé "Nos racines celtlques" (sous-titré: du gaulois au français). Depuis 20 ans, Pierre Gastal étudie et travaille sur la langue gauloise et souligne: «Essentiellement oral, le gaulois est donc très mal connu. Je me suis attaché à rechercher et découvrir dans les termes dialectaux de nos régions (principalement occitans) une foule de mots gaulois que je livre dans ces pages». L'ouvrage contient également un lexique franco-gaulois, des mots français d'origine gauloise, une chronologie de l'histoire de la Gaule, un index général, une bibliographie et un glossaire, etc. En quelque 330 pages, l'auteur nous fait redécouvrir au travers de sa langue une civilisation, loin de la simple imagerie scolaire, par une véritable synthèse des connaissances actuelles. ll nous entraîne également à redécouvrir des mots usuels actuels issus du gaulois. Nos ancêtres les Gaulois nous ont légué beaucoup plus que ce que l'on croit habituellement. (...)
Voilà un bouquin sympa qui a l'énorme avantage d'être disponible en papier. Ou, tout de suite, en PDF (...et donc lisible sur un Mac ou un iPad).
Que les choses soient claires, je ne suis pas un fan des typos de Roger Excoffon pour la bonne raison que je ne les connaissais pas en détail, pas réellement séduit par leur graphie, leur architecture. Mais le gros apport d'un tel bouquin est de faire tomber tous les a priori...
C'est en discutant avec Brice You qui est un fanatique intégral de ce typographe que j'ai commencé à jeter un oeil sur ces typos. C'est Brice à nouveau qui m'avait signalé le premier livre en PDF de David Rault, Guide pratique de choix typographique (voir cette chronique sur urbanbike) qui m'a permis de mieux cerner le personnage parmi tant d'autres créateurs.
Aujourd'hui, je ne suis pas encore passé à l'acte (utiliser du Excoffon dans mes propres missions) mais, à tout le moins, je le découvre plus encore et la sortie de ce livre, Roger Excoffon, Le gentleman de la typographie, vient agréablement compléter le peu que je savais sur ce personnage.
Ce bouquin a une singularité, celle de faire parler pas mal de personnes qui l'ont connu dont Yves Perrousseaux (qui vient juste de le rejoindre pour, je leur souhaite, continuer leurs longues discussions), Robert Massin et bien d'autres.
D'ailleurs, Jean-François Porchez écrit exactement, je le confesse, ma perception d'il y a encore quelques mois...!
À mes débuts, alors étudiant, durant la fin des années 1980, les Mistral, Banco et Choc étaient dans le panier des alphabets ringards qu'il ne fallait pas employer pour autre chose que de s'amuser à reproduire la vitrine provinciale d'une boucherie, d'un boulanger ou d'un coiffeur. C'était en tout cas le message des graphistes en vue de l'époque, des professeurs de graphisme, des journalistes, etc. Pour reprendre un discours léger, mais bien rodé dans le milieu des agences et des studios de l'époque : les alphabets d'Excoffon n'étaient pas modernes.
C'est tout l'intérêt du livre de David Rault, remettre dans son jus, son époque le travail de cet autodidacte, le restituer et nous le faire découvrir...
Bref, je ne vais pas en dire plus.
Si vous êtes graphiste, ce second opus de David Rault doit impérativement rejoindre son Guide pratique de choix typographique -- que vous avez, rassurez-moi, à portée de clavier ou de main...!
Seul petit point auquel on s'habitue très vite, le livre est en anglais et français et il vous faudra parfois sauter une page pour poursuivre votre lecture...
Revue Prescrire Mai 2011 n°331 : Bouger en accouchant
Ecrit par une kInésithérapeute et une psychomotricienne, cet
ouvrage d'anatomle en rapport avec le mouvement" montre comment le
bassin de la femme bouge et se transforme, notamment lors de
l'accouchement, en fonction des positions et des mouvements
(mouvements du rachis et des membres Inférieurs en particulier)
(1)
Les premiers chapitres font cheminer le lecteur pas à pas dans
la compréhension de l'anatomie du bassin, statique et en mouvement
Les nombreux dessins anatomiques du bassin sont souvent replaces
par "transparence" sur le dessin du corps de la femme, ce qui
permet d'intégrer d une façon concrète les notions exposées Dans
les chapitres suivants, les auteures intègrent la descente du fœtus
dans le bassin, puis l'analyse des diverses positions
d'accouchement. Enfin, les différents mouvements que la femme peut
effectuer pendant le travail et l'accouchement sont envisagés, avec
la description de leurs conséquences sur le bassin. Des
propositions concrètes de postures sont présentées, sans néanmoins
être dogmatiques.
Tout au long de cet ouvrage, les illustrations, principalement
des dessins réalises par l'une des deux auteures, sont claires et
précises. Des propositions pratiques afin de repérer les éléments d
anatomie sur soi-même, les imaginer ou expérimenter l'effet de
positions sur la configuration du bassin, sont ajoutées a maintes
reprises. Un Index des mots utilisés renvoyant a leur définition
est placé en fin d'ouvrage, suivi d'une page de bibliographie.
Cet ouvrage précis et facile à lire peut être utile aux
professionnels de la naissance. Ils peuvent aussi mieux comprendre
et expliquer l'anatomie en rapport avec les mouvements du bassin,
dont les notions sont difficiles a bien percevoir Les futurs
parents peuvent aussi y trouver des conseils et des Informations
pour mieux connaître le corps de la femme et mieux se préparer à
l'accouchement.
Question Parents
Cet ouvrage aborde toutes les aspects, physiologiques et pratiques du chant prénatal. Il en explique le pourquoi et le comment, à chaque étape de la grossesse. Les ateliers de chant prénatal proposent des exercices originaux basés sur la voix et la respiration qui permettent aux femmes enceintes de s'approprier pleinement de leur grossesse et cet événement majeur et unique qu'est l'accouchement.
Graphos (blog)
Les éditions Atelier Perrousseaux, qui nous ont déjà gratifiés de deux superbes volumes d’une Histoire Typographique qui est devenu un ouvrage de référence incontournable sur le sujet, viennent de faire paraître un nouvel ouvrage sur un sujet fort peu traité par les historiens de la typographie, j’ai nommé la « lettre française d'art de main » ou « lettre façon d'écriture », plus connue sous le nom de « lettre de civilité ». À la frontière de la typographie et de la calligraphie, ces lettres sont calquées sur une des cursives de l’époque et servaient à imprimer notamment des manuels éducatifs. On les composait dans ce caractère bien particulier en se disant qu’il était plus facilement lisible à l’âge où l’on apprend à lire et à écrire justement cette cursive scolaire. En dehors de l’ardu problème typographique qui consiste à rendre par des rectangles de plomb toutes les subtilités d’une cursive avec ligatures, trait continu et caetera, ces lettres sont très esthétiques et loin, dans leurs formes, des caractères romains et italiques auxquels une typographie plus classique nous a habitués et plus proches d'une cursive gothique que nous étudierons bientôt chez Graphos.
Découvrez donc dans cet ouvrage les liens qui ont perduré tardivement entre typographie et calligraphie, les influences réciproques (si, si) entre ces deux modes de production du texte écrit, cela vous donnera bien des idées et des modèles desquels vous inspirer pour calligraphier ce caractère un peu oublié du corpus calligraphique habituel. Les nombreuses illustrations sont accompagnées d’un texte remarquable de Rémi Jimenes qui met parfaitement en valeur à la fois la naissance, l'évolution et l’utilisation typographique de ce caractère mais aussi les influences de et sur la calligraphie de cette cursive, bien loin des modes d'inspirations qu’y puiseront plus tard Hermann Zapf ou Alan Blackman.
Bref, pour une fois un ouvrage qui met en lumière les nombreuses interrelations entre typographie et calligraphie et une bien belle source d’inspiration pour nous autres scribes.
>[Sylvie Litté]
La sortie du beau livre de Rémi Jimenes sur les caractères de civilité était attendue avec impatience par de nombreux bibliophiles. Il vient heureusement compléter la série d’ouvrages d’Yves Perrousseaux sur l’histoire de la typographie.
La tâche était ambitieuse, aucun ouvrage en langue française de cette ampleur n’avait encore couvert le sujet, un comble pour un art typiquement français !
Sa lecture est un vrai plaisir ; on y apprend des tas de choses sur les « lettres françaises d’art de main », des origines à ses développements successifs (je dirais même ses mutations) jusqu’au XIXe siècle. On savait le style de ces caractères dérivé des écritures de chancellerie. Une nostalgie de copiste, pourriez-vous penser, que nenni ! Il s’agissait, au contraire, d’une volonté délibérée des humanistes de la Renaissance de « faire moderne » et d’affirmer la grâce et le caractère (c’est le cas de le dire !) des lettres françaises sur les italiennes.
Si Geoffroy Tory, le précurseur, défend la langue française, qui n’a rien à envier en beauté à la latine, c’est pourtant aux caractères romains qu’il s’attache à fixer les justes proportions. Il avait bien envisagé de traiter en parallèle des lettres françaises: « Si j’eusse pu trouver mention par écrit de nos susdites lettres de forme et bâtardes … je les eusse mis en ordre selon leur due proportion ». Et oui, seulement, il ne risquait pas d’en trouver en 1529, le bougre, puisque c’est Robert Granjon, en 1557, qui, le premier, publia un ouvrage en cursive gothique !
A l’origine de toute typographie il y a une écriture manuscrite que le graveur prend pour modèle, le style italique de Griffo des éditions aldines cherchait aussi à se rapprocher de l’art inimitable de la main. Mais les caractères de civilité se rapprochent plus fidèlement encore de la souplesse des lettres cursives ; à l’origine, ce sont des variantes de la gothique bâtarde (ce qui est plutôt paradoxale car l’écriture gothique n’était plus à la mode depuis quelques décennies, au point que Pétrarque écrivait déjà qu’elle avait été inventée pour autre chose que pour être lue !). Ensuite, il faut un modèle, les Maitres d’écriture royaux sont de bons candidats ; Pierre Habert, calligraphe et valet de chambre du Roi, a pu inspirer Granjon, tandis que Pierre Hamon, calligraphe réputé, a inspiré Philippe Danfrie.
Il faut avoir l’œil exercé pour distinguer tel type à tel autre, mais comme les autres ouvrages de la série, celui-ci est très pédagogique et il vous donne l’inventaire des différents types, comme ceux de Granjon, par exemple : les capitales, les bas de casse, les ligatures, les finales. Voilà l’art de main décodé !
Cette nouvelle typographie sera contrefaite malgré le privilège dont bénéficie Granjon pour 10 ans, et se diffusera rapidement, en France mais aussi à l’étranger, notamment dans les pays du Nord. Pourtant, le caractère de civilité ne parviendra jamais à supplanter les lettres romaines. Il est d’un usage plus difficile pour l’imprimeur, et le crénage des types les rend fragiles à la presse.
Ce que le livre de Rémi Jimenes montre bien c’est la fortune en dent de scie de cette typographie. A la mode de 1560 à 1620, elle disparait presque complètement au XVIIe siècle, pour revenir en force au début du XVIIIe siècle. Seule exception confirmant la règle, le météore Pierre Moreau, qui invente une nouvelle typographie tirée des arts de la main, selon une démarche proche de celle de Robert Granjon. Mais il appartient à la corporation des Maitres-écrivains et non à celle des imprimeurs et son expérience sera vite brisée par ces derniers.
Le gothique cursif s’offre donc un come back tonitruant dans les années 1730 grâce à Jean Baptiste de la Salle, le fondateur des Ecoles Chrétiennes, qui publie en 1703 Les Règles de la Bienséance et de la Civilité Chrétienne. Cette fois le pli est pris, il deviendra difficile ensuite de publier un livre de civilité qui ne soit pas composé avec ces caractères, sauf bien plus tard, lorsque les éditeurs ne verront plus de motifs à suivre un style que plus personne n’utilise et ne lit facilement. C’est l’âge d’or de la civilité, plus de 200 ouvrages ont été comptabilisés entre 1703 et 1863 !
Les lettres sages et bien alignées de Granjon et de ses suiveurs étaient principalement réservées aux textes officiels, aux ordonnances, privilèges et autres épitres dédicatoires, mais le Gothic Revival de la période suivante touchera surtout les éditions populaires et la production de colportage : mauvais papier, souvent manipulés par les enfants, reliures modestes (si on excepte le maroquin bleu de Duru pour l’exemplaire du Baron Pichon des Règles de la Bienséance !). Ces manuels faisaient coup double, celui d’enseigner les règles de savoir-vivre en même temps que l’écriture manuscrite. L’ouvrage montre bien les cousinages entre la typographie de civilité et les manuels de calligraphie destinés à enseigner l’art de bien former les lettres, la ronde et la bâtarde.
On regrette juste que cette partie consacrée aux productions proprement calligraphiques des Maitres-écrivains, les Louis Senault, les Honoré-Sébastien Roillet, etc, ne soit pas plus développée. Sans doute par ce que leurs ouvrages étaient plus souvent gravés que typographiés.
A la fin de l’ouvrage un appendice donne un inventaire utile des principales éditions de livres scolaires rédigés avec des caractères de civilité, depuis les Règles de la Bienséance de JB de la Salle, pour qui voudrait commencer une collection de ces impressions pittoresques.
Impossible de traiter sur une seule page, fut-elle internet, de toute la richesse du livre de Rémi Jimenes, Le mieux reste de le lire. Bon, je vous laisse, et j’y retourne…
Il est bien trop rare que les éditeurs modernes –entendons, les éditeurs d’aujourd'hui– accordent suffisamment d’importance à la «mise en livre» des manuscrits qui leur sont confiés. Pourtant, les travaux d’histoire du livre montrent bien non seulement que le texte ne saurait exister seul, mais que le livre en tant qu’objet apporte au lecteur, par les dispositifs matériels qu’il met en œuvre, bien autre chose que le seul texte. «Mettre en livre» avec compétence et élégance un livre qui traite précisément d’un aspect de la «mise en livre», à savoir l’histoire du caractère typographiques, est tout particulièrement bien venu.
On ne peut par conséquent qu’être reconnaissant à l’éditeur Atelier Perrousseaux de l’ouvrage que Rémi Jimenes a consacré aux Caractères de civilité d’avoir réussi à nous offrir un livre dont l’élégance formelle se combine avec un contenu textuel de qualité. L’étude de la typographie et des caractères reste trop peu développée en France, et encore mal intégrée aux travaux d’histoire générale du livre –une exception remarquable étant bien évidemment celle du Musée de l’imprimerie dirigé par Alan Marshall à Lyon. L’exposition d’Écouen sur Geoffroy Tory et son Champfleury constitue aussi, en ce moment même, une excellente occasion d’approcher ce domaine.
Rémi Jimenes, doctorant au CESR de Tours, définit les caractères de civilité, alias lettre française d’art de main, comme « une typographie gothique reproduisant l’écriture cursive qu’employaient les hommes de plume français au milieu du XVIe siècle » (p. 10). Histoire et civilisation du livre donnera de cet élégant volume un compte rendu circonstancié, mais le sommaire que nous publions ci-dessous donne une bonne image d’un contenu présenté à la manière d’une pièce de théâtre classique.
Les diverses éditions des Jeux Olympiques d'hiver ont été le décor privilégié de nombreux athlètes pour inscrire leurs plus belles performances dans la légende du sport hivernal. C'est ce que nous rappelle ici Eric Monnin, professeur français d'éducation physique à l'Université technologique de Belfort-Montbéliard et ancien champion de judo, au fil des chapitres de son histoire des Jeux Olympiques d'hiver. Il décrit la place essentielle de cette compétition sur la scène sportive internationale, de la première édition tenue en 1924 à Chamonix jusqu'à nos jours. Tout en privilégiant une approche historique, l'auteur n'en néglige pas pour autant l'aspect émotionnel indissociable à la compréhension de toute compétition sportive. En effet, les pages vous font vivre le bonheur et le désarroi des athlètes au cours des diverses éditions des Jeux. Richement documenté par des images d'archives du Comité International Olympique, De Chamonix à Vancouver: un siècle d'Olympisme d'hiver est une lecture qui s'adresse aux curieux, mais également aux passionnés souhaitant parfaire leurs connaissances des sports et des Jeux Olympiques d'hiver.
Article paru dans Le Point n°2009 du 17 mars 2011 !
Article dans la revue Plume mars-mai 2011
Madame Vigot-Lagandré présentée par le journal l'Indépendant ! Honneur aussi aux légumes !
Article de "La Marseillaise"
Le Pays de Forcalquier-Montagne de Lure est ancré dans l'histoire de la typographie. Le village de Lurs y accueille «Les Rencontres Internationales de Lure», créées en 1952 par MaximilienVox et, plus récemment, la Communauté de Communes a été labellisée «Pays du Livre et de l'écriture», dans le but de fédérer les professionnels du livre et de leur donner les moyens d'exercer leur activité. Après avoir habité Forcalquier, YvesPerrousseaux est maintenant installé à Reillanne: «Actuellement à la retraite, j'occupe mon temps, avec un plaisir certain,à réaliser une Histoire de l'écriture typographique, en plusieurs tomes, de Gutenberg ou 20' siècle». Le Bas-Alpin explique qu'«une telle démarche n'avait pas été réalisée depuis les travaux de FrancisThibaudeau au début des années 1920. Je veux transmettre, d'une façon didactique, ce patrimoine culturel mal connu, en France du moins,qui a fixé à travers les époques,les modes et l'évolution des techniques, la pensée de l'homme dans le livre et d'une façon plus générale dans l'imprimé». L'ensemble de cette Histoire de l'écriture typographique, en plusieurs volumes,est conçu pour proposer une vision générale et complète du sujet. C'est en quelque sorte une véritable encyclopédie de la typographie,et c'est une première dans le monde.«De gros problèmes de santé m'ont fait perdre plus de deux ans,continue YvesPerrousseaux. Mais que les lecteurs se rassurent : le troisième volume vient de paraître, le quatrième est en préparation,il sera consacré au 19e siècle...»
L'atelier Perrousseaux l'éditeur vient de s'offrir une cure de jouvence et arbore, désormais un nouveau logo, remis à jour de la première livrée créée par YvesPerrousseaux à la fin des années 1960,dans le que l'on retrouve toujours le hibou,vénérable emblème de la maison. Ce changement n'est pas uniquement cosmétique, puisqu'il préfigure la nouvelle ligne éditoriale de Perrousseaux pour 2011. En effet,outre les ouvrages de typographie et de graphisme qui continuent d'être le cœur de la collection, l'année qui vient verra arriver également deux nouvelles sous-catégories au sein du catalogue: Bandes dessinées et Internet. La collection Bandes dessinées présentera des ouvrages d'analyse et de réflexion autour du 9"art, point de convergence logique des thèmes chers à l'atelier Perrousseaux (l'image et le langage) ; les deux premiers titres,Entre l'élite et la plèbe de Jean-NoelLafargue et L'espace blanc entre les cases de StéphaneDeschamps, sortiront en fin d'année 2011. L'autre nouveauté, la collection Internet, aura pour but d'éditer des ouvrages de typographie adaptés et destinés aux développeursWeb, répondant clairement à des problématique en perpétuelle évolution. Les deux premiers titres, qui traiteront de la Lisibilité de la typographie sur Internet et des Grilles & de la macro-typographie de la page Web, signés respectivement par AurélienFoutoyet et Anne-SophieFradier, seront publiés à la fin 2011.
Topoguide du corps humain
Article paru dans "Décision santé" du mois de décembre 2010
LE LIVRE DU MOIS
Comment palper le corps
Loin des traités anatomiques à la française, voici un ouvrage d'un nouveau genre. Il ne vise pas l'exhaustivité. L'objectif pédagogique est plutôt d'apprendre au lecteur à repérer, puis à palper les différentes structures. L'ensemble des viscères et organes sont donc écartés. En revanche, le lecteur est conduit peu à peu à reconnaître les différents systèmes musculaires et squelettiques.
À la manière des sentiers de randonnées, il s'agit ici d'explorer le corps humain à la manière d'un territoire inconnu. Au-delà de nombreuses astuces pédagogiques, la lecture est largement aidée par 1200 dessins. Si l'ouvrage est destiné en priorité à des ostéopathes et autres massothérapeutes, il sera utile à de nombreux soignants curieux de ces nouvelles thérapies.