Les caractères de civilité

Typographie et calligraphie sous l'Ancien Régime

« Lettre française d’art de main » ou « lettre façon d’écriture », les caractères de civilité gravés par Robert Granjon en 1557 constituent l’une des plus fameuses imitations de l’écriture manuscrite dans la typographie. Reproduisant la gothique cursive très souple des secrétaires français de la Renaissance, ils seront employés à la composition des livres (et notamment des manuels scolaires) pendant plus de trois siècles.

Cette typographie attire depuis longtemps l’attention des historiens du livre mais les travaux publiés jusqu’à présent n’ont porté que sur les origines de cette écriture et sa diffusion à la fin de la Renaissance. Pour la première fois, cet ouvrage présente l’histoire des caractères de civilité sur un long terme, en observant les modalités de leur utilisation depuis la Renaissance jusqu’au milieu du XIXe siècle.

Une première partie, consacrée aux années 1557-1650, décrit la création, la diffusion et le rapide déclin de cette typographie, et s’interroge sur les motivations idéologiques qui ont conduit à son utilisation puis à son rejet. La seconde partie, qui porte sur une période plus tardive (1650-1850), analyse les raisons pour lesquelles le caractère de civilité a été alors systématiquement employé à la composition des manuels de savoir-vivre.

Dans ce large cadre chronologique, l’auteur examine le rôle qu’ont joué les caractères de civilité dans l’enseignement élémentaire et les rapports étroits qu’ils ont entretenus avec les modes calligraphiques. La typographie n'est donc pas ici examinée sous ses seuls aspects formels : on s'attache à restituer les enjeux (sociaux, religieux, économiques) qui en conditionnent les usages.

S’appuyant sur des sources variées et souvent inédites (traités calligraphiques, typographiques ou pédagogiques, documents d’archives, préfaces, etc.), cette étude, préfacée par Hendrik Vervliet, s’accompagne d’une abondante iconographie, présentant plus d’une centaine de documents tant imprimés que manuscrits.

À travers cette histoire de la « lettre française », c'est à une véritable exploration des relations entre typographie et calligraphie qu'est convié le lecteur.

Rémi Jimenes est doctorant au Centre d'études supérieures de la Renaissance (Tours), où il rédige une thèse sur l’imprimerie parisienne au XVIe siècle, et dispense des cours d'histoire moderne à l'université de Tours. Il est l'auteur de plusieurs articles de recherche, fruits de ses explorations dans les fonds anciens de bibliothèques publiques.

The "French Hand Art Letters" or "handwritten-style letters," civility typefaces etched by Robert Granjon in 1557 make up one of the most famous imitations of handwritten fonts. 

Reproducing the very supple Gothic cursive writing of French secretaries during the Renaissance, they were to be used to publish books (particularly school manuals)  for more than three centuries. 

For a long time now, this typography has drawn the attention of book historians but published works up until now have only covered the origins of this writing and its distribution at the end of the Renaissance.  For the first time, this book presents the history of civility typefaces over a long period, by taking into consideration the ways they were used from the Renaissance to the middle of the 19th Century.

A first part devoted to 1557 to 1650 describes the creation, distribution, and rapid decline of this typeface, and questions the ideological motivations that led to its use and then to its rejection. The second part, which covers a later period (1650-1850)  analyzes the reasons for which the civility typeface was systematically used to create manuals on manners.

In this wide chronological framework, the author examines the role that the civility typeface played in elementary education and the close ties these have kept with calligraphy. The typeface is not simply analyzed from a formal perspective: rather the book tries to reconstruct the stakes (social, religious, economic)  that conditioned its use.

Backed by various, and often unpublished sources (calligraphic, typographic, or pedagogic treatises, archived documents, prefaces, etc.) this study, prefaced by Hendrik Vervliet, is accompanied by abundant illustrations that offer more than a hundred printed or written documents.

Through this history of the "French handwritten letter," the reader is invited to a real exploration of the links between typography and calligraphy.

Rémi Jimenes is a doctorial student at the Centre d'études supérieures de la Renaissance (in Tours), where he is writing his thesis on the 16th Century Parisian Printing Press; he teaches  classes in modern history at the University of Tours. He is the author of several research articles, products of his explorations of the ancient collections of public libraries.

«Letra francesa manuscrita» o «letra de tipo caligrafía», los tipos Civilité grabados por Robert Granjon en 1557 constituyen una de las imitaciones más famosas de la caligrafía en la tipografía. Reproducen la gótica cursiva muy flexible de los secretarios franceses del Renacimiento y se utilizarán en la composición de los libros (especialmente en los manuales escolares) durante casi tres siglos.

Esta tipografía recibe la atención de los historiadores del libro desde hace mucho tiempo pero los trabajos publicados hasta ahora sólo trataban de los orígenes de esta escritura y de su difusión, al final del Renacimiento. La obra presenta por primera vez la historia de los tipos Civilité durante un largo periodo, observando las modalidades de su uso desde el Renacimiento hasta mediados del siglo XIX.

La primer aparte, años 1557-1650, describe la creación, difusión y el rápido abandono de esta tipografía, y se pregunta sobre los motivos ideológicos que llevaron a su uso y, posteriormente, a su rechazo. La segunda parte, que abarca un periodo más tardío (1650-1850), analiza las razones por las que los tipos Civilité se emplearon sistemáticamente en la composición de manuales de normas de educación.

En ese amplio marco cronológico, el autor examina el papel que han tenido los tipos Civilité en la enseñanza elemental y en las estrechas relaciones que mantuvieron con los modos de caligrafía. La tipografía no se examina sólo en sus aspectos formales: se pretende restituir los retos (sociales, religiosos, económicos) que condicionaron su uso.

Respaldado en fuentes diversas y con frecuencia inéditas (tratados de caligrafía, de tipografía o pedagógicos, documentos de archivo, proemios, etc.) el estudio, que incluye una introducción de Hendrik Vervliet, se acompaña de una abundante iconografía de más de cien documentos impresos o manuscritos.

A través de esta historia de la «letra francesa», se invita al lector a una auténtica exploración de la relación entre la caligrafía y la tipografía.

Rémi Jimenes prepara una tesis doctoral en el Centro de Estudios Superiores del Renacimiento (Tours) sobre la imprenta parisina en el siglo XVI, e imparte clases de Historia moderna en la Universidad de Tours. Es autor de varios artículos de investigación, fruto de sus exploraciones en los fondos antiguos de bibliotecas públicas.

Introduction

Acte premier : Splendeurs et misères de la cursive française
Chap. I. Granjon et ses contrefacteurs : histoire d’un succès
La lettre française d’art de main ; – Privilège et contrefaçons :  la diffusion de la lettre française ; – Les usages de la civilité ; – Typographie et pédagogie.

Chap. II. Les formes de la cursive française
Les mains ; – La technique du type ; – Le plomb et le bois ; – Des variantes graphiques nationales.

Chap. III. Le déclin de la cursive française.
Un évident déclin ; – La disparition du gothique dans l’imprimerie ; – Nouvelles pratiques manuscrites ; – Une connotation protestante ; – Pierre Moreau : une tentative concurrente ?


Entracte : Un demi-siècle de pause...
Antoine de Courtin et la « civilisation des mœurs sous Louis XIV ; – La révolution scolaire de Charles Démia et Jean-Baptiste de la Salle


Acte deux : Une anachronique renaissance.
Chap. IV. Une surprenante résurrection.
La Civilité (presque) partout ; – 1703 : la résurrection lasallienne ; – Nouveaux textes ; – Nouveaux publics ?

Chap. V. Apprendre à lire, apprendre à écrire.
Déchiffrer le manuscrit ; – Une hypothèse : la Civilité comme modèle calligraphique ; –La ronde et la gothique ; – La Civilité, faute de mieux.

Chap. VI. La Civilité réinventée
Tradition et innovation : les nouvelles formes de la Civilité ; – Vers une production de masse : l’adaptation des techniques typographiques ; – De la « lettre française » aux « caractères de civilité ».

Épilogue : la fin de l’histoire.
Annexe.
Index.
Bibliographie.
Crédits photographiques.
Remerciements.

 

image Caractères décembre 2011 Rédigé le Jeudi 1 décembre 2011
image Graphe Rédigé le Mercredi 1 juin 2011
image http://bibliophilie.blogspot.com Rédigé le Samedi 2 avril 2011
image Revue Suisse Imprimerie Rédigé le Mardi 15 novembre 2011
image Le Bibliomane moderne (blog) Rédigé le Lundi 18 avril 2011
image nonfiction.fr Rédigé le Lundi 18 juillet 2011
image leblogdegraphos.net Rédigé le Mardi 26 avril 2011
image Histoires du livre (blog) Rédigé le Samedi 30 avril 2011
image Revue d'Histoire Ecclésiastique Rédigé le Mercredi 14 décembre 2011
image Histoire de l'éducation Rédigé le Jeudi 1 novembre 2012
image Histoire de l'éducation Rédigé le Dimanche 1 janvier 2012
image Revue Française d'Histoire du Livre, N° 135 Rédigé le Lundi 19 janvier 2015