Tous les professeurs de chant devraient connaître l'anatomie de la voix
L'experte en anatomie du mouvement Blandine Calais-Germain propose des formations sur l'anatomie vocale, depuis de nombreuses années. Son dernier livre était très attendu : il est consacré lui aussi à ce sujet. Cette spécialiste atypique témoigne ici de son parcours, de sa méthode et de son credo, en la matière…
Blandine Calais-Germain, votre dernier livre a pour titre « Anatomie pour la voix », et vous animez de longue date des stages sur cette thématique. Est-ce le fruit d'un cheminement « médical » ?
Blandine Calais-Germain : Non, plutôt celui d'un itinéraire atypique, dont le médical fait partie. Au départ, j'étais danseuse et professeure de danse. Puis je suis devenue kinésithérapeute, ce qui m'a amenée à me lancer, il y a 33 ans, dans des formations axées sur l'anatomie. La première avait pour thématique l'anatomie du mouvement et est toujours à l'ordre du jour. Elle voulait combler un manque de connaissance que j'avais moi-même ressenti, en tant que danseuse, et que les professionnels qui bougent, dans le cadre de leur métier, vivent souvent douloureusement « dans leur chair ». Je veux parler ici aussi bien des musiciens, des danseurs ou des artistes de cirque, que des sportifs exerçant dans le domaine des arts martiaux ou du Yoga, par exemple. Avoir cette connaissance conduit au contraire à répéter un acte physique précis, jusqu'à ce qu'il devienne virtuose, tout en évitant les conséquences pathologiques qui peuvent en résulter… Bref, à effectuer un geste à la fois performant et sain ! D'ailleurs, Mon premier stage a résulté d'une demande dans ce sens, formulée par des danseurs. Ces personnes avaient déjà suivi des cours d'anatomie, mais hélas sans lien avec leurs besoins. La plupart des kinésithérapeutes ignorent, dans leur propre corps, la succession des actions qui pose problème aux professionnels du mouvement. Ils n'en ont qu'une connaissance théorique. Mon expérience hors norme m'a permis, en quelque sorte, de créer une passerelle entre les deux types de métiers, pour prévenir plutôt que guérir, et optimiser les gestes.
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