Lexique typographique

A   B   C   D   E  F   G   H   I   J   L   M   N   O   P   Q   R   S   T   V   X

A

ACHEVÉ D'IMPRIMER
Mention complète en fin de volume indiquant le titre, le nom de l'auteur, des caractères typo utilisés et leurs auteurs, de l'imprimeur, etc., le lieu, la date d'impression.

À LA FRANÇAISE
En imprimerie : format de page en hauteur (format portrait).

À L'ITALIENNE
En imprimerie : format de page en largeur (format paysage).

ALINÉA
1. Retrait d'une ligne annonçant un nouveau paragraphe.
2. Passage de texte compris entre deux retraits.

ANAMORPHOSE
Déformation horizontale et / ou verticale d'un caractère ou d'une image, permise par l'informatique.

ANTIQUES
Famille des caractères sans empattements (classification Thibaudeau).

APOSTROPHE TYPOGRAPHIQUE
Apostrophe inclinée dessinée dans la logique graphique du dessin de chaque police de caractères. En différenciation de l'apostrophe informatique verticale qui est un non-sens typographique.

APLAT ou À-PLAT
Surface imprimée d'une couleur uniforme, soit dans une couleur franche, soit en ben-day.

APPROCHES
Petits intervalles verticaux venant automatiquement à gauche et à droite des caractères, de façon à ce que chacun se positionne harmonieusement avec chacun des autres caractères de la même police.

ASCENDANTE
Partie du caractère typographique venant au-dessus de son œil, comme dans les b, d, f, h, k, l. On dit aussi hampe.

ATYPI
Association typographique internationale.

AUDIN, Maurice (1872-1951)
Imprimeur lyonnais érudit, passionné par l'histoire de la typographie et de l'imprimerie. Ses écrits sont des références obligées pour celui qui s'intéresse à l'histoire de nos métiers. Ses deux principaux ouvrages historiques sont Le Livre, en deux tomes (1924 et 1926), et l'Histoire de l'imprimerie par l'image, en quatre tomes (1928-1929). On peut les trouver dans les librairies de livres d'occasion. Son fils, Marius, est le créateur du Musée de l'imprimerie et la banque, à Lyon, en 1964, à partir des archives familiales.



B

BAS DE CASSE
En typographie : lettre minuscule.

BAT
Abréviation de « bon à tirer ». Formule d'acceptation signée par le client, prouvant que celui-ci a donné son accord pour une impression identique aux épreuves signées. Sur le BAT, le client date, indique la quantité du tirage et signe. Il s'agit d'une pièce juridique importante en cas de litige avec le client.

BELLE OUVRAGE
Désigne la typographie réalisée dans les règles de l'art.

BENDAY
Teintes réalisées par la superposition de différents tramés de couleurs, généralement de deux ou trois couleurs primaires. Vient de Benjamin Day, initiateur américain de ce procédé à la fin du XIXe siècle.

BICHROMIE
1. Photogravure en deux couleurs d'un document monochrome, dans le but de lui donner du caractère à l'impression.
2. Impression en deux couleurs.

BLANC
1. Zone neutre, sans textes ni illustrations, pour donner de la respiration à la mise en page.
2. Espace entre deux alinéas.

BLANCHET
En impression offset, feuille de caoutchouc positionnée sur un cylindre. Il reçoit les parties encrées de la plaque et les reporte à son tour sur la feuille de papier.

BOUSTROPHÉDON
Signifie littéralement en grec : « imitant la marche du bœuf au labour ». Se dit d'une écriture archaïque qui change de sens d'une ligne à l'autre (de droite à gauche et de gauche à droite) et inverse aussi à chaque ligne le sens de l'écriture des lettres.



C

CADRATIN
Espace de même valeur que celle du corps typographique utilisé.

CAHIER
Feuille de papier imprimé, pliée le plus souvent en 8, 12, 16 ou 32 pages.

CALAME
Roseau taillé, utilisé pour écrire à l'encre sur un support, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours.

CALIBRAGE
Opération permettant d'estimer l'encombrement approximatif d'un texte typographié, dans un gabarit de mise en page donné.

CAPITALE
En typographie : lettre majuscule.

CAPITALE INITIALE
Du latin initium, début. Première lettre en majuscule d'un mot en minuscules.

CAROLINE
Écriture imposée par Charlemagne à toutes les chancelleries de son empire « pour dissiper l'ignorance, faire régner l'ordre et la clarté ». La Caroline, ou minuscule carolingienne, est l'ancêtre de nos actuelles minuscules.

CASSE
Boîte plate divisée en compartiments (appelés cassetins) de tailles inégales, contenant la totalité des caractères en plomb d'une police typographique. Les lettres capitales, ou majuscules, étaient rangées dans les cassetins du haut, d'où l'appellation « hauts de casse », et les lettres minuscules dans les cassetins du bas d'où l'appellation « bas de casse » qui a été conservée.

CÉSURE
Coupure d'un mot, d'une phrase ou d'une formule en fin de ligne.

CÉSURE OPTIONNELLE
En PAO, création manuelle d'un trait d'union matérialisant une coupure en fin de ligne, qui disparaîtra en cas de remaniement du texte.

CHASSE
Largeur du caractère typographique, approches comprises.

CICÉRO
Mesure typographique française équivalant à 12 points Didot. Correspond au « douze ».

CHEMIN DE FER
Maquette en réduction des pages d'un ouvrage, organisée dans l'ordre de la pagination et du nombre de pages par cahier. Sur chacune d'elles, sont crayonnés les éléments constitutifs de la mise en page (voir pages 118 et 119).

CMJN
Abréviation des quatre couleurs primaires soustractives (cyan, magenta, jaune et noir), utilisées pour la reproduction imprimée de la couleur en quadrichromie.

CODEX
Nom donné aux livres anciens à feuilles pliées selon le principe de nos livres actuels, réalisés sur parchemin puis sur papier. En différenciation du volumen, le livre que l'on roule.

COLOPHON
Mention complète en fin de volume indiquant le titre, le nom de l'auteur, de l'imprimeur, etc., le lieu, la date d'impression. Aujourd'hui, c'est "l'achevé d'imprimer".

COMPOSITION AU CARRÉ
Composition typographique sans rentrée ni débord de la première ligne de chaque alinéa : la première ligne s'aligne verticalement sur le début de toutes les autres lignes de texte. La dernière ligne peut être creuse, c'est-à-dire ne s'aligne pas en fin de justiication. Elle s'accompagne presque toujours de l'adjonction d'une interligne entre les paragraphes.

COMPOSITION EN ALINÉA
Composition typographique, la plus répandue, dont la première ligne de chaque alinéa commence par un retrait, sauf celle du premier.

COMPOSITION EN DRAPEAU
Composition typographique dont les extrémités sont alignées verticalement sur un seul côté (à gauche ou à droite) et sont de longueurs inégales sur l'autre côté. On dit également appuyée à gauche ou appuyée à droite, et plus spécialement chez les typographes : au fer à gauche et au fer à droite.

COMPOSITION EN PAVÉ
Composition typographique caractérisée, comme la composition au carré, par l'absence de renfoncement ou de débord au début des alinéas. Mais elle exige des lignes pleines en fin des paragraphes.

COMPOSITION EN SOMMAIRE
Composition typographique qui fait ressortir à gauche la première ligne de chaque alinéa. De ce fait, les lignes suivantes du même alinéa semblent renfoncées.

COMPOSTEUR
Sorte de règle métallique à coulisse, fermée à une extrémité, dans laquelle le typographe compose ses lignes en caractères plomb.

CONSONANTIQUE
Se dit d'une langue ou d'une écriture qui ne comporte que des consonnes, donc sans voyelles en tant que lettres distinctes. Aujourd'hui encore, l'hébreu et l'arabe sont des langues consonantiques.

CORPS
Hauteur totale des caractères d'une police, hampes et jambages compris, plus un petit blanc en haut et en bas pour que les lignes de texte ne se touchent pas. Se mesure en points.

COUCHE
Ensemble des éléments photographiques portés chimiquement sur les films de photogravure. Dans le sens de lecture, les typons destinés à l'offset sont couche dessous et ceux destinés à la sérigraphie sont couche dessus.

COULEURS D'ACCOMPAGNEMENT
Couleurs franches obtenues par le mélange précis de certaines couleurs de base, telles les couleurs « Focoltone » et les couleurs « Pantone ». Viennent généralement en accompagnement du noir.

CUNÉIFORME
Écriture dont les caractères ont la forme de coins. Les écritures cunéiformes sont apparues au Proche-Orient vers 2700 avant notre ère.

CURSIVE
Se dit d'une écriture manuscrite rapide, en différenciation d'une écriture « appliquée, à main posée ».

CYAN
Le bleu cyan (ou cyan) est l'une des quatre couleurs primaires utilisées en imprimerie pour la reproduction de la couleur en quadrichromie.



D

DÉBORD
Partie imprimée venant à l'extérieur du format de page, supprimée lors du massicotage.

DEMI-TEINTE
Document monochrome dont les modelés peuvent aller du noir au blanc pur, en passant par toute la gamme des gris.

DÉMOTIQUE
Écriture manuscrite de l'Égypte ancienne encore plus simplifiée que le hiératique (voir ce mot). Ce fut son écriture courante.

DESCENDANTE
Partie du caractère typographique située au-dessous de son œil, comme dans les p, q. On dit aussi jambage.

DIACRITIQUE
Signe qui, adjoint à une lettre, en modifie la valeur ou permet de distinguer deux homographes. Les accents, la cédille, le tréma sont des signes diacritiques.

DIDONES
Famille de caractères qui tire son nom de Didot et Bodoni. Ils se caractérisent par un fort contraste entre les pleins et les déliés et par des empattements filiformes(classification Vox-Atypi).

DIDOT
1. Nom d'une célèbre famille française de graveurs, fondeurs, imprimeurs et papetiers, dont l'activité s'étend de 1689 à 1913.
2. Nom d'une famille de caractères, créée par François-Ambroise Didot (avant 1786), puis perfectionnée par son fils Firmin (vers 1794).
3. Nom du point typographique (0,375 9 mm) créé par François-Ambroise Didot vers 1780. Aujourd'hui, en France, le point Didot est le point typographique généralement en usage.
4. Famille de caractères à empattements filiformes (classfication Thibaudeau).

DOCUMENT AU TRAIT
Document noir et blanc, exempt de toute demi-teinte.

DONAT
Au Moyen Âge, traité de grammaire. Ce nom vient de Ælius Donatus, grammairien latin du IVe siècle.

DOUZE
Mesure typographique française équivalant à 12 points Didot. Correspond au « cicéro ».

DUCTUS
En calligraphie : l'ordre précis des mouvements successifs de la main pour réaliser les différentes séquences du tracé complet de chaque lettre.



E

ÉCRITURE CAROLINGIENNE
Voir " Caroline ".

ÉCRITURE HUMANISTIQUE
Écriture manuelle soignée, issue de la Caroline, usitée en Italie aux XVe et XVIe siècles. Le fac-similé typographique de cette écriture a donné les caractères à empattements comme le Garamond (Garaldes).

ÉGYPTIENNES
Famille des caractères à empattements rectangulaires(classification Thibaudeau).

ÉLISION
C'est la suppression de la voyelle finale d'un mot. Elle se matérialise par une apostrophe.

ELZÉVIRS
Famille des caractères à empattements triangulaires et dérivés(classification Thibaudeau).

ESPACE
En typographie, ce mot est féminin lorsqu'il désigne l'intervalle entre deux lettres ou deux mots. Il est masculin lorsqu'il désigne une surface donnée.

ESPACE FINE ou FINE
Espace de dimension proche de celle du « quart de cadratin ».

ESPACE INSÉCABLE
Espace de dimension qui reste fixe et qui ne peut pas être séparée des deux lettres ou signes qu'elle relie.

ESPACE JUSTIFIANTE
Voir « espace normale ».

ESPACE-MOT
Voir « espace normale ».

ESPACE NORMALE
Espace réalisée sur le clavier avec la barre d'espacement. Cette espace est sécable et sa dimension peut être modifiée en fonction de la justification automatique sur les deux côtés. En typo, on l'appelle aussi espace justifiante et espace-mot.

ESPERLUETTE
C'est le nom de notre caractère &, ligature du e et du t. L'esperluette était déjà utilisée par les Romains.

ESTIENNE
1. Célèbre famille française d'imprimeurs et d'éditeurs connue dès le XVe siècle pour la perfection de leurs ouvrages et leur érudition.
2. Célèbre école française supérieure d'arts graphiques préparant aux différents métiers du livre.

EXPERT (PAO)
Une police « expert » vient en complément d'une police standard. Elle doit comporter les petites capitales, les petits chiffres, certaines ligatures et parfois des vignettes ornementales.



F

FAÇONNAGE
L'ensemble des opérations de finition qui se déroulent à partir des feuilles et des couvertures imprimées : rainurage, pliage, pelliculage, gaufrage, timbrage, assemblage et couture des cahiers, encollage et encartage des couvertures, massicotage, etc.

FLASHAGE
Opération permettant la réalisation automatique des films de photogravure (ou typons), à partir de la lecture des fichiers informatiques et sans intervention de l'opérateur sur leurs contenus.

FOCOLTONE
Nom d'un système de composition de couleurs d'accompagnement, constituées de mélanges très précis de certains pourcentages des quatre couleurs primaires.

FRACTURES
Famille de caractères représentés par nos « Gothiques », classables parmi les Manuaires. Mais les nombreux styles de Fraktur - allemands notamment - justifiaient (classification internationale oblige) la création de ce groupe particulier (classification Vox-Atypi).



G

GABARIT D'EMPAGEMENT
Préalable à toute mise en page : tracé du principe de l'organisation des pages d'un ouvrage.

GARALDES
Famille de caractères qui perpétue le style noble et gracieux de la Renaissance italo-française des XVIe et XVIIe siècles. Leur nom marie ceux de Claude Garamont et d'Alde Manuce. Leurs graisses sont distribuées par rapport à un axe incliné (classification Vox-Atypi).

GARAMOND
Caractère typographique créé en 1544 par le graveur français Claude Garamont.

GARAMONT
Claude (1499 ?-1561). Typographe de François Ier. Il créa le superbe caractère typographique qui porte son nom. Il se fit appeler Garamondus, selon la mode d'alors de latiniser son nom.

GOTHIC
En américain : caractère typographique sans empattements (Linéales).

GOTHIQUE
Bien que d'origine anglo-normande au XIIe siècle, cette écriture s'est appelée gothique du fait qu'elle s'est rapidement implantée dans les pays germaniques qui la développèrent. L'Allemagne en a fait la graphie officielle de sa langue jusqu'à ce que Hitler en proscrive l'usage au début de 1941. La cadence régulière des verticales est caractéristique des écritures gothiques.

GOUTTIÈRE
Espace blanc qui sépare deux colonnes de texte.

GRAISSE
Épaisseur du dessin du caractère typographique.

GRAND FOND
Partie de la feuille d'un ouvrage située entre le côté latéral extérieur du rectangle d'empagement et son bord extérieur. On dit aussi blanc de grand fond ou plus simplement marge extérieure.

GRIS TYPOGRAPHIQUE
Dans un texte typographié : résultat de la combinaison du caractère utilisé, de ses attributs (sa force de corps, son œil, sa graisse, etc.), de l'interlignage et de la longueur de la justiication. Chaque gris typographique traduit une atmosphère particulière qui convient ou ne convient pas à l'esprit du texte que l'on met en page.

GROTESK
En allemand : nom donné aux caractères typographiques sans empattements (Linéales).

GUTENBERG (vers 1396-1468)
Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg, du nom de sa mère, inventa vers 1445 la typographie, c'est-à-dire la composition des textes avec des caractères métalliques, mobiles et réutilisables, qu'on appela, pendant un siècle, « écriture sans plume ».



H

HABILLAGE
Se dit d'un texte qui épouse le contour d'un objet (illustration, etc.). On dit un texte en habillage et habiller une illustration.

HAMPE ou ASCENDANTE
Partie du dessin de la lettre venant au-dessus de son œil. Par exemple, les lettres b, d, h ont des hampes.

HIÉRATIQUE
Écriture manuscrite de l'Égypte ancienne à usage administratif et livresque, utilisant des hiéroglyphes simplifiés.

HIÉROGLYPHE
Chacun des signes du système d'écriture idéographique de l'Égypte ancienne. Les hiéroglyphes sont apparus vers 3000 avant notre ère. Le plus souvent gravés dans la pierre, ils étaient utilisés pour transcrire des textes sacrés ou officiels et ne pouvaient être compris que par une élite cultivée.

HOMOTHÉTIQUE
Se dit du rapport d'agrandissement ou de réduction d'un document dont toutes les dimensions sont multipliées ou divisées par le même coefficient.

HUMANES
Famille de caractères issus des caractères vénitiens du XVe siècle. Leurs empattements sont courts et épais, les contrastes entre pleins et déliés peu marqués. Leurs capitales ont la hauteur des lettres « longues du haut » (qui comportent une hampe), (classification Vox-Atypi).



I

INCISES
Famille de caractères dont le dessin rappelle celui des lettres latines d'inscription, lesquelles ignoraient les minuscules. Sont prioritairement des caractères de titrage (classification Vox-Atypi).

INCUNABLE
Livre réalisé en typographie, fabriqué jusqu'à la fin de l'année 1500.

IMPRESSION NUMÉRIQUE
Système d'impression fonctionnant selon la technologie de l'électrophotographie. L'impression est directement pilotée par un ordinateur.

INTERLETTRAGE
Espacement entre les lettres.

INTERLIGNAGE
Espacement entre les lignes.



J

JAMBAGE ou DESCENDANTE
Partie du dessin de la lettre venant au-dessous de son œil. Par exemple, les lettres p et q ont des jambages.

JUSTIFICATION
Mesure de la longueur d'une ligne de texte. S'exprime généralement en millimètres.



L

LAPIDAIRE
Du latin lapis, pierre. Se dit des inscriptions gravées dans la pierre, sur des monuments par exemple.

LETTRINE
Première lettre d'un début de paragraphe qui a reçu des attributs typographiques particuliers, dans un but décoratif. En typographie classique, elle est alignée verticalement sur la justification gauche du texte et sur la hauteur de plusieurs lignes de la composition, sa tête et son pied viennent au niveau des lignes qu'elle « embrasse ».

LIGATURES
Lettres liées comme encore aujourd'hui nos Ê, œ. Les lettres ligaturées étaient couramment employées déjà chez les Romains puis au Moyen Âge, pour gagner de la place et économiser de l'argent, car la gravure sur la pierre et la calligraphie sur papyrus puis sur parchemin ont toujours coûté cher.

LIGNOMTRE
Règle transparente qui présente les graduations de différentes forces de corps typographiques, généralement en points Didot et en points Pica. Elle sert à évaluer le nombre de lignes de texte pouvant entrer dans une hauteur de colonne de la mise en page.

LINÉALES
Famille de caractères sans empattements, faits de lignes uniformes ou modulées, qui peuvent être déclinés dans des graisses allant du très maigre au très gras (classification Vox-Atypi). Ce sont les Antiques de Thibaudeau.

LINOTYPE
Machine à composer les textes de lecture et à fondre des lignes-blocs en plomb. Inventée en 1886 aux États-Unis par l'Allemand Mergenthaler et commercialisée en France à partir de 1898.



M

MAGENTA
Le rouge magenta (ou magenta) est l'une des quatre couleurs primaires utilisées en imprimerie pour la reproduction de la couleur en quadrichromie.

MANUAIRES
Famille de caractères dont le tracé évoque les écritures antérieures à la typographie, dans lesquelles se retrouve le rythme des écritures lentes, à main posée et appliquée (classification Vox-Atypi).

MANUCE Alde (1449-1515)
Célèbre imprimeur vénitien qui inventa l'italique (1501), en cherchant à reproduire l'écriture manuelle cursive de son temps. On lui doit également l'invention des livres de petit format.

MARGE DE PIED
Espace situé entre le bas du rectangle d'empagement et le bas de la feuille de papier. On dit aussi blanc de pied.

MARGE DE TÊTE
Espace situé entre le haut du rectangle d'empagement et le haut de la feuille de papier. On dit aussi blanc de tête.

MASSICOTAGE
Opération de coupe et de mise en équerrage de rames de papier ou de documents imprimés. Vient de massicot, l'appareil qui effectue ces coupes.

MÉCANES
Famille de caractères (dont le nom vient de mécanique) qui évoque leur aspect parfois très géométrique et l'époque industrielle de leur début, au XIXe siècle (classification Vox-Atypi). Ce sont les Égyptiennes de Thibaudeau.

MISE EN PAGE MODULAIRE
Principe stylistique qui se caractérise par le gabarit de mise en page avec des colonnes et des modules permettant une organisation rigoureusement géométrique des divers éléments (textes et illustrations) dans la surface d'empagement, et par la limitation des styles et corps des caractères qui privilégie les linéales. Issue du Bauhaus, né en Allemagne en 1919, on l'appelle également mise en page « suisse », voire « suisse internationale ».

MONOTYPE
Machine à fondre les caractères en plomb, indépendants les uns des autres, et à composer des lignes de textes de lecture. Inventée en 1887 aux États-Unis par l'Américain Tolbert Lanston et commercialisée en France à partir de 1899.



N

NOTES TIRONIENNES
Genre de signes abréviatifs, qui font penser à ceux utilisés en sténographie, inventés par Tiron qui fut esclave et secrétaire de Cicéron (Ier siècle avant J.-C.).

NUANCIER
Outil de travail sous la forme d'éventail ou de livret, présentant les différentes teintes obtenues par un système de couleur donné. Certains rendent compte de la gamme des couleurs quadrichromiques obtenues par les diverses combinaisons de bendays des quatre couleurs primaires, d'autres de celles de couleurs d'accompagnement.



O

OFFSET
Procédé d'impression à plat, fondé sur le principe de répulsion des encres grasses et de l'eau. Les parties encrées de la forme imprimante (qui est ici la plaque offset positionnée sur un cylindre) sont reportées sur un cylindre revêtu d'une feuille de caoutchouc (appelé blanchet) qui les reporte à son tour sur la feuille de papier.

ŒIL
Hauteur du dessin des lettres sans hampe ni jambage, comme les a, e, n, o, u, x. Pluriel : des œils.

ONCIALE
Écriture calligraphique précieuse utilisée jusqu'au VIIIe siècle pour des ouvrages particulièrement soignés.

ORPHELIN
Mot seul ou ligne qui mesure moins du tiers de sa justiication, se trouvant en haut d'une colonne ou d'une page.



P

PANTONE
Nom d'un système de composition de couleurs d'accompagnement, constituées de mélanges de quantités très précises de couleurs de base fournies par ce fabricant.

PAO
Publication assistée par ordinateur. Le terme anglais est DTP, pour DeskTop Publishing.

PETITES CAPITALES
Lettres capitales dont la hauteur correspond à l'œil du caractère.

PETIT FOND
Partie de la feuille d'un ouvrage située entre le côté latéral intérieur du rectangle d'empagement et le pli central de la feuille de papier. On dit aussi blanc de petit fond, blanc de couture ou plus simplement marge intérieure.

PHOTOGRAVURE
Ensemble d'opérations photographiques et informatiques permettant la réalisation des films (ou typons) nécessaires à la réalisation des formes imprimantes (plaques offset, écrans de sérigraphie, cylindres de cuivre en héliographie).

PICA
Mesure typographique anglo-saxonne équivalant à 12 points Pica.

PICTOGRAPHIQUE
Se dit d'une écriture dans laquelle les concepts sont représentés par des images stylisées ou par des symboles. Les toutes premières écritures mésopotamiennes (vers 3500 avant notre ère) étaient pictographiques et ne sont pas encore toutes déchiffrées.

PIED DE MOUCHE =

Q

QUADRATA
Écriture calligraphique romaine, d'aspect carré, utilisée du Ier au IVe siècle pour transcrire des textes soignés, généralement littéraires.

QUADRI
Nom féminin. Document couleur dont la photogravure doit être réalisée en quadrichromie.

QUADRICHROMIE
Principe de reproduction des images polychromes, en superposition de l'impression de chacune des quatre couleurs primaires cyan, magenta, jaune et noir.



R

R
ÉALES
Famille de caractères qui incarne l'esprit rationnel et réaliste de l'époque encyclopédique. Ils font la transition entre les garaldes et les didones à venir. Leur œil est plus étroit que celui des garaldes. Le contraste pleins-déliés est encore plus marqué. Leurs graisses sont distribuées par rapport à un axe vertical (classification Vox-Atypi).

REGISTRE
Superposition de l'impression du gabarit d'empagement des deux pages recto et verso d'une même feuille de papier. Vues par transparence, les lignes se superposent lorsqu'elles sont parfaitement en registre. Ce mot concerne également l'alignement horizontal des lignes de différentes colonnes ou de pages, en vis à vis.

RÉGLURE
1. Lignes parallèles, horizontales et verticales, tracées légèrement sur les feuilles de parchemin à l'aide d'un trait de plume ou d'un stylet, pour délimiter les zones d'écriture dans la mise en page des livres manuscrits.
2. Lignes imprimées dans les cahiers d'écoliers, pour aider l'apprentissage de l'écriture.

ROMAIN
Caractère typographique vertical, en différenciation d'un caractère italique.

RUSTICA
Écriture manuscrite romaine tracée rapidement, utilisée du Ier au Ve siècle. Ses traits verticaux sont déliés et ses pleins sont horizontaux. Cette écriture enlevée est, de déformation en déformation du tracé des lettres pour aller plus vite, à l'origine de nos lettres minuscules.

RVB (RGB en anglais)
Abréviation des trois couleurs primaires additives (rouge, vert et bleu), utilisées pour reproduire les images couleur sur les écrans cathodiques, de télévision ou de PAO par exemple.



S

SANS SERIF ou SANS
En anglais : caractères typographiques sans empattements (linéales).

SCRIPTES
Famille de caractères imitant les écritures courantes à main levée à la plume, au pinceau, à la brosse, etc. Certaines, comme les « Anglaises », en sont la meilleure illustration. Les scriptes peuvent réaliser une liaison entre leurs lettres (Classification Vox-Atypi).

SÉMANTIQUE
Relatif au sens, à la signiication des unités du texte. En typographie, les coupures sémantiques se font en tenant compte des séquences de la phrase.

SIMILI
Nom féminin. Document demi-teinte tramé. Abréviation de similigravure, en différenciation des gravures sur bois ou métal qui se pratiquaient avant son invention, au XIXe siècle.



T

TEINTES DÉGRADÉES
Teintes éclaircies par addition de blanc, comme dans le cas des couleurs tramées.

TEINTES RABATTUES
Teintes assombries par addition de noir qui diminue leur éclat.

THIBAUDEAU Francis
Typographe français (1860-1925).
En 1920-1924, il réalise la classification des caractères qui porte son nom. Celle-ci est basée sur la forme ou l'absence des empattements des lettres et compte 13 dénominations sous 4 grands groupes.

TITRAGE
Nom générique englobant les titres, sous-titres, intertitres, titres de section, de paragraphes, etc.

TRAIT
Voir « document au trait ».

TRAITS DE COUPE
Petits filets horizontaux et verticaux portés de part et d'autre des angles d'un document, dans l'aplomb du format fini. Les traits de coupe servent de repères pour l'opération de massicotage.

TRAME
1. En photogravure, grille qui décompose un document demi-teinte en points uniformément noirs (mais de tailles différentes) et discontinus, pour la réalisation des typons.
2. Mesure de la finesse du point de trame.

TSCHICHOLD Jan (1902-1974)
Typographe allemand, l'un des plus zélés adeptes (sur le plan typographique) du mouvement stylistique Bauhaus qui privilégiait les caractères sans empattements (linéales). Dans la seconde partie de sa vie professionnelle, après la seconde guerre mondiale, il étudia particulièrement les caractères avec empattements, comme le Sabon (1967). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages remarquables concernant la typographie.

TYPOGRAPHIE
Composition de textes à partir de « types », c'est-à-dire de caractères fondus en alliage métallique, mobiles et réutilisables. Par extension, désigne également le procédé d'impression de ces caractères en relief, préalablement encrés, sur des feuilles de papier. Désigne enfin, d'une façon plus générale, l'art de mettre en scène des caractères dans des mises en page, quelle qu'en soit la finalité : impression sur divers supports, écrans vidéo, de cinéma, ...



V

VALEUR
La valeur d'une couleur est son aspect clair ou foncé.

VEUVE
Syllabe, ou mot seul, ou encore ligne mesurant moins du tiers de sa justfication, qui se trouve en bas d'un paragraphe, d'une colonne ou d'une page.

VOLUMEN
Nom donné aux livres anciens que l'on conservait roulés. Ils étaient le plus souvent réalisés en papyrus qui ne pouvait pas se plier, car il se cassait. En différenciation du codex, livre à feuilles pliées et cousues.

VOX Maximilien (1894-1974)
Dessinateur, illustrateur, graveur, éditeur, écrivain, journaliste, historien, metteur en page et typographe. Il est le fondateur de l'École de Lure (1952) qui deviendra plus tard les Rencontres internationales de Lure, et le créateur de la classification des caractères (1954) qui porte son nom. Celle-ci sera adoptée par l'Association typographique internationale (Atypi) en 1962.



X

XYLOGRAPHIE
Impression d'illustrations ou même de textes, gravés à l'envers sur une planche de bois.